Les dénonciations des violences faites aux femmes augmentent petit à petit. Alors qu’en 2020, on n’enregistrait que 64.251 plaintes déposées devant la Justice pour violences faites aux femmes, dont plus de 10.000 électroniques, elles ont atteint 96.276 en 2021, avant de retomber à 75.240 l’année dernière.
C’est ce qui ressort d’un récent rapport du Conseil national des droits de l’Homme (CNDH) consacré au sujet et dont se fait écho Al Ahdath Al Maghribia dans son édition du lundi 13 mars. Selon la même source, le rapport conclut que la hausse enregistrée au niveau des dénonciations des violences contre les femmes est un gage de la réussite de la stratégie de sensibilisation menée ces dernières années.
Cette sensibilisation vise à encourager les victimes de ces violences à les dénoncer, quel que soit leur type, leur auteur ou le lieu où elles ses sont produites. Lors de la présentation des principales conclusions de ce rapport, ajoute le quotidien, la présidente du CNDH, Amina Bouayach a expliqué «qu’encourager les victimes à dénoncer les violences qu’elles ont subies est un moyen de renforcer le débat dans la scène publique sur ce sujet et stimuler la mobilisation publique pour lutter contre ce phénomène».
La même source a également insisté sur l’impact que peut avoir la lutte contre l’impunité dans ce genre d’affaires, ainsi que le renforcement du caractère «criminel» de ces violences pour qu’elles ne deviennent pas un phénomène «normalisé au sein de la société.
Pour ce faire, un travail sur les bases réglementaire et juridique est nécessaire afin de créer l’équilibre nécessaire au sein de la société qui permettrait de lutter contre ces violences. Sur cette même lignée, écrit le journal, la présidente du CNDH a souligné durant sa présentation que le travail fait pour élaborer le rapport, que ce soit lors des séances d’écoute, des rencontres individuelles ou des conférence, a amené le Conseil à s’interroger sur l’efficacité des textes juridiques et procéduraux dans l’encouragement de la dénonciation des violences et la préservation des droits des victimes. C’est pourquoi il est nécessaire aujourd’hui de s’assurer que la dénonciation permette aux victimes d’accéder à leur droit à la justice. Ce qui passe sans nul doute par une réflexion autour des entraves sur le terrain. Il en est de même de l’exploration des meilleures pratiques en la matière et l’identification de tout ce qui peut empêcher une victime d’obtenir justice.