Zahra Ouardi, membre du bureau national de l'Union de l'action féminine, estime que l'éclairage pointé sur les violences faites aux femmes en ce moment est l'occasion de se remettre en question et de faire le point sur la réalité des violences perpétuées à l’égard des femmes, sans oublier de rappeler les efforts déployés par l'Etat, qui propose une prise en charge et une protection en faveur de ces victimes de violences.
Ainsi en 2020, après le début de la pandémie de Covid-19, le confinement et la constatation de l'augmentation des cas de violences faites aux femmes, l'Union de l'action féminine, en collaboration avec la présidence du ministère public, a mis en place des plateformes numériques et des numéros verts régionaux (joignables au téléphone ou par WhatsApp) afin de soutenir au plus vite ces femmes et souvent leurs enfants.
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«Pendant cette période de pandémie du Covid-19, nous avons constaté que bon nombre de femmes sont sujettes aux violences, car en plus des changements dûs au Covid-19 et du nouveau mode de vie instauré dans chaque foyer, et de la peur de ce virus, plusieurs femmes ont été chassées de leur maison avec leurs enfants à la main. Une réalité triste, mais qui existe malheureusement», déplore Zahra Ouardi.
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Le dispositif mis en place en 20020 a depuis prouvé son efficacité et a permis d'identifier et d'aider plusieurs milliers de victimes, comme l'explique Zahra Ouardi.
«Cette plateforme numérique permet, à n’importe quelle femme victime de violence, de rapporter son cas et sa situation, et ceci auprès de 13 centres d’aide. Il suffit d’appeler et donner quelques informations pour que l’assistante au téléphone contacte la police ou la présidence du ministère public pour demander leur intervention. Cette année, nous avons dénombré plus de 11.000 cas de violences faites à l’égard des femmes», explique l’interlocutrice.
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Et pour lutter contre toutes sortes de violences perpétrées contre les femmes, il est important, voire indispensable que chaque partie concernée fasse sa part du travail, a ajouté Zahra Ouardi.
«La police judiciaire doit obligatoirement rapporter les faits, ouvrir une enquête, protéger la victime et arrêter l’accusé. Le département de la Santé, à son tour, doit accompagner ces femmes violentées et leur proposer un soutien psychologique, la société civile doit continuer son combat dans la lutte contre cette réalité déplorable, en sensibilisant les victimes et en leur expliquant les démarches à suivre en cas de violence. Et finalement les médias se doivent de diffuser le message pour conscientiser la société et les citoyens sur la gravité de la situation» conclut l'intervenante.