Vidéo. Rentrée scolaire 2020-2021: et si on écoutait les parents d'élèves en milieu rural?

Le360

Le 29/08/2020 à 18h34

VidéoLe360 s’est déplacé dans des régions lointaines aux environs de Tanger et a interrogé des citoyens sur le choix, pour leurs enfants, entre l’enseignement en présentiel ou à distance. Sans ambages, ils disent non à l’enseignement à distance. Leurs arguments sont en béton. Ecoutons-les.

Le ministère de l'Education nationale, de la formation professionnelle, de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique a fixé au 7 septembre la rentrée scolaire. Il a donné aux parents le choix du mode d’enseignement de leurs enfants, en présentiel ou à distance. Depuis, les Marocains sont divisés sur le modèle pédagogique à adopter.

Dans des régions de Tanger, le correspondant de Le360 a interrogé des citoyens sur leur choix, et leurs réponses sont on ne peut plus édifiantes.

«En tant que parents, l’enseignement à distance ne nous arrange pas. Nous n’en avons pas les moyens. J’ai trois enfants et ils doivent suivre des cours en même temps, comment alors leur garantir l’internet?», nous confie Amina Bitar, une habitante du village Khandak Zraraa, dans la région de Tanger. 

Cette dernière soulève un autre problème, celui de l’absence d’encadrement. «A la maison, dit-elle, les enfants manquent de concentration. Ils sont connectés pour suivre les cours et, parfois, ils sont tentés par les jeux. Mais, en classe, ils sont constamment surveillés par les enseignants et donc obligés de prêter attention.»

Même son de cloche pour cet autre autre villageois qui estime que l’enseignement à distance est «un véritable gâchis». Et de déclarer sur un ton émouvant: «Que ferai-je des livres scolaires que j’achète pour mes enfants? Ce modèle d’enseignement n’aide pas les gens qui sont dans le besoin comme moi. N’ayant pas le moyens pour cela, je préfère plutôt que mes enfants arrêtent leurs études au lieu de naviguer à vue.»

L’enseignement à distance pose une question de grande acuité, surtout pour les familles ayant plus d’un enfant et peu de moyens. C’est la raison qui fait dire à Ahmed Raiss, un habitant du village Khandak Zraraa, qu’«il faut penser aux familles démunies». «Si vous avez deux ou trois enfants et qu’ils sont dans des classes différentes, comment leur garantir l’accès à l’internet quand ils doivent suivre des cours en même temps?», se demande-t-il.

Par Said Kadry
Le 29/08/2020 à 18h34