A l’approche de l’Aïd Al-Adha, les pères de famille doivent se débrouiller pour réunir la somme qui permettra d'acheter la bête du sacrifice. Mais ce n’est pas là le plus grand des problèmes auxquels ils sont confrontés. Ils craignent d'être contraints, le jour J, se débarrasser de la carcasse du mouton qu'ils viennent de sacrifier, et dont ils découvrent que la chair est tout juste bonne à finir dans une décharge: viande verdâtre ou bleuâtre, abats affectés.
A l’origine, il faut chercher ce que ces bêtes ont mangé au moment de leur engraissement. Ce ne sont pas les pratiques frauduleuses qui manquent. En effet, des éleveurs sans foi ni loi n’hésitent pas à mélanger de la fiente aux aliments normalement destinés au bétail, aux fins d'engraisser leurs moutons pour leur donner un aspect (faussement) bien portant.
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«Un camion de fientes de poulets coûte dans les 700 dirhams», confie cet éleveur de la banlieue casablancaise. D’autres fraudeurs recourent même à des produits chimiques ou qu'utilisent les vétérinaires, tout aussi nocifs pour les bêtes que pour ceux qui vont en manger la viande.
D'autres éleveurs, un peu plus «scrupuleux» gavent les bêtes de sel: cela pousse les ruminants à boire plus et donc à prendre du volume et du poids.
Les éleveurs et les bouchers ont leurs méthodes, et un certain savoir-faire qui leur permet de détecter les fraudes, mais ce n'est pas le cas des clients usuels.
Pour éviter une surprise désagréable, le jour de l’Aïd, les spécialistes conseillent d’acheter son mouton dans les souks autorisés, et de bien vérifier que le mouton que l'on s'apprête à acheter soit immatriculé.
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Selon un diététicien interrogé par Le360, les conséquences de la consommation de ces viandes avariées peuvent être désastreuses sur la santé, et mener à de graves problèmes gastriques, voire causer une forme de cancer.
*Adil Gadrouz et Said Bouchrit ont contribué à cette enquête.