Vidéo. Covid-19 : les dangers d'un recours anarchique à l’oxygénation à domicile

Said Bouchrit / Le360

Le 29/08/2021 à 15h22

VidéoL’oxygénation à domicile des patients atteints du Covid-19 se répand actuellement au Maroc. Plusieurs personnes qui ont contracté le Covid-19, ayant peur de se rendre à l’hôpital ou ne trouvant pas de place dans des cliniques privées, préfèrent se soigner à domicile.

La tendance n’obéit à aucune règle, s'effectue de manière sauvage et surtout est très dangereuse. Face à la demande accrue en concentrateurs d’oxygène, plusieurs entreprises, commercialisant les appareils médicaux, augmentent leurs prix et se livrent même une promotion agressive sur les réseaux sociaux.

Le360 a pu le constater en interrogeant plusieurs vendeurs à Casablanca qui ont témoigné de cette hausse des prix. Un concentrateur qui coûtait en moyenne, avant la hausse de la demande, 8.000 dirhams, coûte aujourd’hui entre 12.000 et 17.000 dirhams. Mais pour plusieurs personnes, ce prix reste tout de même abordable comparativement aux prix des cliniques privées, par exemple, qui peuvent facturer une nuit en soins intensifs jusqu’à 50.000 dirhams, comme ce fut le cas il y a quelques semaines.

Interrogé par Le360, le professeur Mohamed Mahaoui, chef de service des urgences au CHU Ibn Rochd à Casablanca, confirme que ces dernières semaines des personnes arrivent régulièrement aux urgences, après une dégradation de leur état de santé, suite à leur infection au Covid-19.

Cette dégradation est souvent le fait d’une auto-médication et d'une auto-oxygénation sans aucune prescription médicale. «Cette oxygénation à domicile peut, à la limite, se faire une fois que le patient a reçu le traitement adéquat à l’hôpital pour mieux se rétablir, mais à condition de suivre la prescription du médecin qui précisera les doses, les fréquences. Et une surveillance médicale est aussi nécessaire», a-t-il souligné.

Ces concentrateurs d’oxygène, que l’on trouve sur le marché, ne sont pas adaptés au début de la maladie. Elles peuvent être proposées dans le cadre du sevrage pour les patients dont l’état de santé s’est amélioré, et qui se trouvent dans une phase descendante de la maladie. En résumé, ces appareils sont préconisés lorsque la phase critique est dépassée et que le malade est en convalescence. 

Par Fatima Zahra El Aouni et Said Bouchrit
Le 29/08/2021 à 15h22