Le ministre de la Santé, Khalid Ait Taleb, a lancé une mise en garde contre une éventuelle pénurie d’oxygène médicinal, dans les prochains jours, dans les CHU et les hôpitaux, à cause d’une très mauvaise gestion de ce produit vital. Le quotidien Assabah rapporte, dans son édition du jeudi 12 août, que ce laisser-aller et ce gaspillage se produisent au moment où le Maroc connaît un rebond exponentiel de contaminations et une hausse de cas graves qui nécessitent de grosses quantités d’oxygène. Dans une lettre incendiaire adressée aux directeurs des centres hospitaliers, le ministre leur a demandé de prendre les mesures nécessaires pour que les services de réanimation veillent à économiser et à éviter toute mauvaise utilisation de l'oxygène.
Ait Taleb a relevé de multiples dysfonctionnements dans l’utilisation de ce produit vital et a donné des recommandations précises pour mettre fin à ce gaspillage. Il a pointé du doigt les responsables des services de réanimation qui, dit-il, font preuve de négligence et d’indifférence en laissant l’oxygène s'évaporer où en remettant aux sociétés chargées de l’approvisionnement des bonbonnes encore pleines. Il a donc demandé à sécuriser la chaîne de stockage, de distribution et de consommation du gaz naturel en assurant des opérations de réparation et d'entretien permanentes, tout en contrôlant la qualité du produit délivré aux hôpitaux.
Le quotidien Assabah rapporte que la consommation d’oxygène médicinal a connu, ces derniers jours, des niveaux record, notamment après la recrudescence des cas graves nécessitant un accès immédiat aux services de réanimation. Il faut savoir que le ministère de la Santé alloue, chaque 120 jours, un budget allant de 1,5 à 3 millions de dirhams pour 100 lits de réanimation. Face à la pression qu’a connue l’opération d’alimentation en oxygène dans les centres hospitaliers et les hôpitaux de campagne, le département de tutelle avait mis en place des mesures pour réhabiliter les réseaux des fluides médicaux dans les hôpitaux et fournir neuf citernes d’oxygène médicinal.
Mais, malgré les efforts déployés par le ministère, la demande demeure très forte pour ce produit vital. Certains proches de malades atteints par le coronavirus sont parfois contraints d’acheter ou de louer des bonbonnes d’oxygène à des prix exorbitants allant de 2.500 à 4.500 dirhams la journée. Une automédication qui risque d’aggraver l’état de santé du malade, car cette opération s’effectue en l’absence de toute surveillance médicale à même de déterminer les besoins exacts du patient.