«Je suis Suisse, mais la seule chose qui me reste de Suisse est cette petite croix sur ma casquette. Mon coeur est Marocain, et cela fait 10 ans que je vis ici»: c’est ainsi que se présente Hansjorg Huber, l’âge certain, simple chemise blanche, une casquette rouge vissée sur la tête et la voix chargée de tendresse.
Hansjorg Huber est le président d’une association qu'il a créée, Les enfants de Dar Bouidar, et il a décidé de consacrer sa vie au Maroc, précisément dans la région d’Al Haouz, à venir au secours d’enfants abandonnés dans le pays. A ce jour, 110 jeunes bénéficiaires sont logés, nourris, éduqués et soignés dans cette véritable forteresse qu’est le village qu’il a fait construire à cette fin.
«110 sur les 10.000 enfants abandonnés que compte le royaume, d’après les chiffres du gouvernement», précise-t-il.
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Hansjorg Huber a investi, puisant dans sa fortune personnelle, quelques 2 millions d’euros. «C’est la moitié de ce que j’ai et ce que je laisse en héritage à mes trois fils. Je les ai d’ailleurs fait venir ici et leur ai expliqué que papa allait donner à d'autres la moitié de ce qui doit leur revenir», raconte-t-il. «Et je le fais avec beaucoup de joie», explique ce bienfaiteur.
Dar Bouidar, ce sont 60 mères d'adoption, 40 employés, 10 maisons, une école, une mosquée et un dispensaire.
Le message de son fondateur: «donnez, peu ou beaucoup, mais donnez. De votre temps, de vos vieux vêtements ou de votre fortune si vous êtes riches. Juste donnez».