Vaste coup de filet sécuritaire dans les milieux extrémistes au Maroc: de nouvelles révélations

Un agent se tient devant un véhicule d'intervention du Bureau central d'investivations judiciaires.. DR

Les opérations sécuritaires menées mercredi 26 juillet dans plusieurs villes du Royaume et qui ont ciblé des groupes d’individus soupçonnés de liens avec des organisations terroristes s’inscrivent dans la suite de l’arrestation, en mars dernier, des trois présumés auteurs du meurtre crapuleux d’un policier à Casablanca sur fond de projets terroristes.

Le 27/07/2023 à 11h40

Menées dans plusieurs villes marocaines à la fois par les services de la Brigade nationale de police judiciaire (BNPJ), les éléments du Bureau central d’investigations judiciaires (BCIJ) et les unités spéciales de la Direction générale de surveillance du territoire national (DGST), les opérations sécuritaires menées hier mercredi 26 juillet commencent peu à peu à révéler leurs secrets.

Si plus de 50 personnes ont été interpellées, seuls 21 ont été placées en garde à vue sous la supervision du parquet compétent. Huit d’entre elles sont ainsi aux mains de la BNPJ, tandis que les 13 autres font l’objet d’enquêtes du BCIJ. Les 29 suspects restants ont été relâchés.

D’après nos informations, le coup de filet ne concerne pas un groupe uniforme mais plusieurs, soupçonnés, pour certains, d’avoir prêté allégeance à l’organisation terroriste Daech et, pour d’autres, à Al Qaïda. Ces opérations, précisent nos sources, s’inscrivent dans la continuité des enquêtes enclenchées depuis mars dernier suite à l’arrestation des trois présumés auteurs du meurtre crapuleux d’un policier à Casablanca sur fond de projets terroristes.

On s’en souvient, les mis en cause, qui avaient, peu avant de passer à l’acte, prêté allégeance à l’émir présumé de Daech, projetaient de participer à un projet terroriste dans l’objectif de porter atteinte à l’ordre public. Il s’en étaient pris à un fonctionnaire de police pour s’emparer de son arme de service et l’utiliser dans le braquage d’une agence bancaire. Une étape, là encore, pour obtenir les fonds nécessaires à des opérations terroristes de grande envergure. Cette affaire avait révélé l’implication de dix autres personnes, nous avait révélé le patron du BCIJ, Cherkaoui Habboub, dans un précédent entretien.

Les services de sécurité sont parvenus à cerner les ramifications et réseaux associés de près ou de loin à ce groupe. D’où les interventions menées hier mercredi. Des perquisitions dans les domiciles de certaines personnes interpellées ont d’ailleurs permis la saisie d’armes blanches de différentes sortes ainsi que de publications faisant l’apologie du terrorisme et de documents portant sur des méthodes de fabrication d’explosifs. La preuve, s’il en faut, que la menace terroriste demeure réelle au Maroc.

Précisons que depuis sa création en 2015, le BCIJ a démantelé quelque 90 cellules terroristes, dont 84 appartenant à Daech. Dans ce cadre, 1.490 individus, y compris ceux impliqués dans l’affaire du meurtre du policier, ont été arrêtés. Au niveau des «combattants» marocains qui ont rejoint les foyers de tension en Irak et en Syrie, Cherkaoui Habboub a précisé au 360 que leur nombre s’est élevé à 1.670, dont 141 ont été poursuivis et condamnés après leur retour ou extradition au Maroc.

Par Mohamed Chakir Alaoui
Le 27/07/2023 à 11h40