Universités: 48% des nouveaux inscrits optent pour la filière «Droit», selon le ministre Miraoui

Abdellatif Miraoui, ministre de l'Enseignement supérieur.

Abdellatif Miraoui, ministre de l'Enseignement supérieur. . DR

Revue de presseKiosque360. Une majorité des nouveaux étudiants abandonne les filières scientifiques et rejoint les facultés des Lettres et des sciences sociales. Du coup, environ 48% des nouveaux inscrits se retrouvent dans les facultés de Droit. Voici les explications du ministre de tutelle.

Le 08/11/2021 à 20h05

Un million et 100.000 nouveaux étudiants ont été inscrits au titre de l’année universitaire 2021-2022 dans les différentes universités marocaines, ce qui représente une augmentation de 9% par rapport à l’année précédente, a indiqué le ministre de l’Enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l’innovation, Abdellatif Miraoui. Sur cet effectif, pas moins de 473.544 étudiants ont opté pour la filière «Droit», soit un taux de 48% de l’ensemble des nouveaux inscrits cette année, rapporte le quotidien Assabah dans son édition du mardi 9 novembre.

Les facultés des lettres et des sciences humaines ont accueilli 224.355 étudiants, les facultés multidisciplinaires 104.000 nouveaux inscrits et les facultés des sciences et techniques plus de 33.000 nouveaux étudiants. Le ministre, qui intervenait devant la commission de l’enseignement à la Chambre des représentants, a révélé que le problème de la langue française chez les nouveaux étudiants les poussait à abandonner les branches scientifiques pour rejoindre les facultés des Lettres et des Sciences sociales. «Les étudiants n’investissent pas dans leurs études. Un étudiant passe un mois ou quinze jours dans une filière scientifique et change de cap à cause de la langue», a-t-il fait remarquer, appelant «les présidences d’universités à faire preuve de souplesse avec les étudiants».

Le ministre a ajouté que l’effectif des étudiants avait connu une augmentation de 9%, alors que celui des enseignants universitaires n’avait grimpé que de 4% et que le personnel administratif n’avait bougé que de 1%. Ce qui est insuffisant sur le plan pédagogique comparativement au Portugal, à l’Espagne et à la Turquie, a-t-il relevé. Et de préciser que les besoins de l’Université marocaine sont estimés à pas moins de 3.600 cadres, dont 1.000 enseignants titulaires d’un doctorat.

Dans ce sillage, le ministre a souligné la nécessité de l’adéquation de l’offre universitaire avec le marché du travail dans certaines spécialités. Ce manque d'adéquation entrave l’orientation pédagogique classique au Maroc, puisqu’une minorité des étudiants étudient les sciences exactes, la médecine et l’ingénierie, alors que 90% des étudiants sont inscrits dans les facultés des Lettres, d'Histoire, d'Etudes islamiques et de Droit. Parmi eux, 8% optent pour les Sciences humaines, (la philosophie, la sociologie et la psychologie), a précisé le ministre qui a fait savoir que les chercheurs dans ce dernier domaine attendaient la création de l’Institut supérieur de sociologie, qui a été fermé en 1970.

Par ailleurs, le ministre a indiqué que des gouvernements européens continuaient de débaucher des compétences marocaines pour leurs besoins de progrès industriels, alors que le Maroc a dépensé des milliards pour leur formation. Et de souligner la nécessité pour le gouvernement marocain de jeter des ponts avec ces compétences marocaines afin qu’elles retournent au bercail pour le pays, affirmant qu’il avait lui-même regagné le Royaume pour contribuer à la concrétisation du nouveau modèle de développement. 

Par Mohamed Younsi
Le 08/11/2021 à 20h05