Basée sur les principales études scientifiques réalisées sur les migrations des femmes marocaines et les travaux propres de 1'auteure, Fatima Ait ben Lmadani, sociologue et spécialiste des migrations, (qui a publié en 2018 un ouvrage, La vieillesse illégitimité? Migrantes marocaines ou les chemins sinueux de la reconnaissance), cette nouvelle publication restitue les étapes historiques de ces migrations, en mettant en exergue plusieurs points aveugles et phénomènes occultés comme 1’émigration, dès les années soixante, de femmes seules.
La synthèse procède par ailleurs à une analyse des mutations les plus récentes de ces migrations (regroupement familial, entrée dans la vie active, migrations saisonnières, mondialisation des destinations. etc.), en mettant en lumière les discriminations et préjugés dont souffrent ces migrantes.
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Après une analyse des politiques publiques menées à 1’ égard des femmes migrantes, Fatima Ait Ben Lmadani a émis plusieurs propositions, dont la préservation de la mémoire des femmes migrantes, le développement de la recherche académique et une action plus résolue en vue de la défense de leurs droits.
«Cette publication est la première d’une série intitulée les notes du conseil, que nous avons voulu à la fois rigoureuse, puisque basées sur les travaux scientifiques les plus récents, et faciles d’accès, permettant en une quarantaine de pages environ de faire le point sur telle ou telle thématique. Ce format permettra, nous l’espérons, des mises à jour régulières sur ces problématiques. Plusieurs autres études sont en cours de finalisation», précise Driss El Yazami, président du CCME.
Pour débattre de cette thématique, plusieurs spécialistes des migrations féminines en provenance du Maroc, de France, de Belgique et du Royaume-Uni ont pris part au séminaire scientifique organisé à l’occasion de cette publication: Chadia Arab, géographe et chargée de recherche au CNRS (Université d’Angers), Myriam Cherti, «Associate Fellow» (Université of Sussex, School of Global Studies), Nasima Moujoud, anthropologue et maitre de conférences (Université de Grenoble), Nouria Ouali, professeur et sociologue ( Université libre de Bruxelles) et Fatima Ait Ben Lmadani, sociologue (Université Mohammed V de Rabat).