Dans une tribune signée par son président Salah Bourdi, le Cercle Eugène Delacroix interpelle la France sur sa décision politique de restriction à la circulation, laquelle «pose de sérieux problèmes sur le plan économique, culturel et symbolique».
Cette association d’élus français, créée en 2014 et qui regroupe plus de deux cents élus de tous bords, regrette cette décision qui met à mal la qualité des liens entre la France et le Maroc, en affectant directement des milliers de Marocains dans leurs rapports à la France.
Le Cercle Eugène Delacroix indique que «la politique française des visas doit revenir à la normale», précisant que «les problèmes liés à la gestion des mineurs isolés et à l’application, plus générale, des OQTF (Obligation de quitter le territoire français) doivent rester ce qu’ils sont: des problèmes techniques nécessitant une solution technique».
Lire aussi : France: le Quai d’Orsay interpellé par le député de la neuvième circonscription sur les rejets de visas Schengen
Cette association rappelle que le Maroc a exigé un test PCR négatif à toute personne voulant entrer sur son territoire, insistant qu’il s’agit de son droit.
Le Cercle Eugène Delacroix a, par ailleurs, signalé que le Maroc et la France se connaissent bien. «Les relations, anciennes et profondes, ont trouvé depuis de nombreuses années un équilibre basé sur la confiance et l’égalité (...) A cette amitié s’ajoutent les intérêts communs et les liens du quotidien entre nos deux Nations à travers notamment des millions de binationaux», soulève-t-on.
La polémique née après la décision de la France de restreindre le nombre de visas Schengen émis par ses services consulaires est toujours d’actualité. Plusieurs personnalités françaises n'ont de cesse de rappeler «le désarroi et le sentiment d’injustice» provoqués par ce qui est qualifié de «mesure de rétorsion».
Dans une question adressée par Karim Ben Cheikh, sur la délivrance des visas dans les postes consulaires au Maghreb, publiée au Journal officiel français le 2 août 2022, ce député de la neuvième circonscription des Français établis hors de France a interrogé Catherine Colonna, cheffe de la diplomatie française, sur la baisse drastique de délivrance de visas dans les postes consulaires d'Algérie, du Maroc et de Tunisie.
Le député a signalé que «de nombreux ressortissants des trois pays du Maghreb dénoncent des rejets de visas sans motif sérieux, ce qui est contraire au droit des demandeurs à un examen individuel et sérieux de leur dossier». Il a aussi expliqué que «les citoyens des trois pays du Maghreb n'ont pas à subir les conséquences d'une politique de bras de fer à l'efficacité douteuse».
Dans une lettre datée du 13 mai 2022, Yan Chantrel, sénateur représentant les Français établis hors de France, a indiqué que la baisse drastique du nombre de visas délivrés par la France «porte à s'interroger sur les raisonnements qui ont pu justifier de tels chiffres et une telle différence entre pays, tant ils paraissent arbitraires».
«Je vous invite donc à revoir urgemment ces dispositions cyniques de représailles vis-à-vis des gouvernements marocain, algérien et tunisien, dont font les frais des populations locales désemparées. La politique de délivrance de visas de la France doit être juste, humaine et à la hauteur de son ambition en matière de rayonnement culturel et de droits humains», a-t-il signalé.
La France a pris, le 28 septembre 2021, la décision de réduire drastiquement le nombre de visas délivrés par la France aux ressortissants du Maroc, d'Algérie et de Tunisie. Entrée en vigueur en octobre 2021, cette baisse drastique du nombre de visas délivrés par la France s'élève à 50% pour l'Algérie et le Maroc, et à 30% pour la Tunisie.