Un diplomate en prison pour traite d’êtres humains

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Revue de presseL’ancien ambassadeur accusé de traite d’êtres humains et de détournement de mineurs est actuellement en prison. Il est poursuivi en détention provisoire. Son procès est toujours en cours d’instruction. Cet article est une revue de presse tirée du quotidien Assabah.

Le 30/04/2023 à 20h13

Accusé de traite d’êtres humains, l’ancien ambassadeur du Maroc en Hongrie vient d’être incarcéré à la prison de Laarjat II. En effet, d’après le quotidien Assabah qui rapporte l’information dans son édition du lundi 1er mai, le juge d’instruction près la Cour d’appel de Rabat a ordonné, mercredi dernier, la mise en détention préventive du diplomate, répondant ainsi favorablement à une requête du ministère public.

Le procès du mis en cause, né en 1937 et anciennement en poste à l’ambassade du Maroc en Hongrie, se poursuit toujours; relève le quotidien. L’ancien ambassadeur devra répondre des accusations de traite des êtres humains, de détournement de mineurs, d’abus sexuels sur mineurs et d’enregistrements vidéo compromettants.

L’affaire remonte à plusieurs semaines, quand le diplomate a déposé plainte pour vol de son téléphone portable. La police a pisté le smartphone et, après enquête, a pu identifier la voleuse, une jeune fille de 26 ans. Quand la jeune fille a informé la police des raisons qui l’ont poussée à subtiliser le téléphone, les éléments de la PJD n’ont pas hésité à consulter les enregistrements contenus en mémoire. Et quelle n’a été leur surprise de découvrir des scènes sexuelles choquantes auxquelles participent d’autres filles, dont certaines n’ont pas encore 18 ans. Il s’agit de lycéennes qui fréquentent encore des lycées de la capitale.

Une nouvelle enquête a été ouverte, cette fois, non plus pour vol mais pour traite d’êtres humains, détournement de mineur abus sexuels sur des filles mineures. La police a pu identifier les autres filles après avoir examiné, dans le laboratoire de la police scientifique, la totalité des enregistrements.

Le mis en cause a été soumis à un interrogatoire qui a duré trois jours dans les services de la police judiciaire. Bien sûr, la durée de sa mise en détention préventive a été prolongée. Une fois le dossier instruit, le mis en cause a été déféré devant le Parquet chargé de l’instruction des affaires liées à la violence contre les femmes. L’affaire a, par la suite, été soumise à la troisième Chambre d’instruction près la Cour d’appel de Rabat.

L’accusé a été transféré, malgré son âge avancé, à la prison de Laarjat, où il occupe une cellule individuelle. L’ancien diplomate, précise le quotidien, a reconnu tous les faits qui lui sont reprochés. Il n’a cependant été accompagné par aucun avocat lors de l’instruction du dossier. A sa décharge, il a insisté sur le fait que les filles, même les mineures, avec lesquelles il avait eu des rapports sexuels, étaient toutes consentantes. Il soutient qu’il ne savait qu’elles étaient mineures, et qu’il les prenait pour des prostituées.

L’arrestation du diplomate a suscité la colère de sa famille, relève le quotidien. Sa défense a fini par présenter, vendredi dernier, une requête sollicitant sa mise en liberté provisoire. Son avocat a notamment mis en avant son âge très avancé (87 ans), son état de santé et, bien sûr, toutes les garanties qu’il peut présenter pour rester à la disposition de la justice, dont une caution qu’il est disposé à payer et les deux passeports, l’ordinaire et le diplomatique, qu’il est prêt à remettre à la justice.

D’après le quotidien, la police scientifique continue de plancher sur le contenu de son portable. Quant à sa femme, d’origine étrangère, elle était bien au fait de ses pratiques, mais elle ne l’a pas dénoncé. Ce qui lui a valu, à elle aussi, une poursuite judiciaire. Mais, au dernier moment, le juge a décidé de la poursuivre en état de liberté provisoire.

Par Amyne Asmlal
Le 30/04/2023 à 20h13