Un commandant de l’armée de l’air poursuivi pour détournement de fonds

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Revue de presseKiosque360. Contrats fictifs, transfert d’argent par des moyens détournés, faux papiers pour l’ouverture d’un compte bancaire... La police judiciaire a découvert plusieurs aberrations dans les marchés publics qu'un haut gradé dirigeait pour le compte de l’institution militaire.

Le 09/02/2016 à 02h10

Le Tribunal militaire permanent des Forces armées royales de Rabat s’apprête à statuer sur un dossier très délicat. Dans le box des accusés, un commandant de l’armée de l’air et un adjudant qui auraient détourné pas moins de 5 millions de dirhams. Les suspects, poursuivis en état de détention à la section militaire de la prison locale de Salé, devraient comparaître devant le tribunal militaire la semaine prochaine.

Assabah, qui rapporte l’information dans son édition du 9 février, indique que l’affaire n’a pas encore livré tous ses secrets. La police judiciaire, qui a arrêté deux civils dans le cadre de cette affaire, a lancé des avis de recherche contre plusieurs autres personnes. Et le journal de préciser que le haut gradé des Forces armées royales a été appréhendé suite à des irrégularités constatées dans l’exécution de plusieurs marchés publics de l’institution militaire. La police judiciaire, qui a pris en charge le dossier, a en effet découvert plusieurs anomalies et, de fil en aiguille, la liste des suspects s’est élargie.

Ainsi, la police judiciaire a arrêté l’un des accusés alors qu’il s’apprêtait à retirer quelque 5 millions de dirhams auprès d’une agence bancaire. Ce représentant d’une société, qui a pour client l’Armée royale, serait très proche du commandant mis en cause.D’ailleurs, selon le journal, les premières investigations ont révélé que les représentants d’autres sociétés étaient en contact permanent avec le haut gradé et son complice, ce qui a nourri les soupçons. Autre révélation de l’enquête: des montants conséquents ont été transférés, sur plusieurs tranches, de l’institution miliaire vers les comptes de ces entreprises par des moyens détournés. Chacune des personnes impliquées aurait reçu sa part du gâteau.

Mieux encore, en épluchant les comptes de l’administration militaire, les enquêteurs ont découvert des contrats fictifs, pour lesquels certaines entreprises ont encaissé de gros chèques sans la moindre prestation de services. Les personnes impliquées sont allées plus loin encore, puisque l’un des suspects a ouvert un compte bancaire en utilisant une fausse carte d’identité nationale (CIN), et ce pour ne laisser aucune trace derrière lui. A la lumière de tous ces éléments, le journal en conclut que l’affaire devait connaître de nouveaux rebondissements lors des prochaines audiences.

Par Ahmed Adoua
Le 09/02/2016 à 02h10