L’UNICEF interpelle les parlementaires marocains à propos de l’âge minimal des travailleurs domestiques. Le Fonds des Nations Unies pour l’enfance demande au Maroc de relever l’âge minimal à 18 ans.
L'UNICEF considère que la plupart des critères des "pires formes" de travail des enfants s'appliquent au cas des enfants domestiques, indique un communiqué de l'organisation onusienne relayé par la MAP.
La Commission des secteurs sociaux à la Chambre des représentants est sur le point d'approuver les amendements du projet de loi n°19.12 relatif au travail des employés domestiques et voter le texte en commission.
L'UNICEF estime que "plusieurs dispositions de ce projet de loi ne suivent pas l'esprit de la convention internationale des Droits de l'Entant et des conventions 138 et 182 de l'Organisation Internationale du Travail, relatives respectivement à la définition de l'âge minimum d'accès au travail et aux pires formes de travail", souligne le communiqué.
"L'UNICEF reconnaît les efforts et les progrès consentis par le Royaume du Maroc pour l'éradication du travail des enfants, qui ont permis de réduire d'une manière significative le recrutement des enfants dans le secteur formel. Néanmoins, nous plaidons encore pour l'accélération des efforts de toutes les parties prenantes, à tous les niveaux, pour mettre fin à l'exploitation des enfants dans tous les secteurs, formel et informel, y compris le travail domestique qui touche particulièrement les petites filles", souligne Regina De Dominicis, représentante de l'UNICEF, citée dans le communiqué.
En se référant aux dispositions de la convention n° 182 sur les pires formes de travail des enfants, l'UNICEF considère que la plupart des critères des pires formes de travail des enfants s'appliquent au cas des enfants domestiques, rappelle le communiqué, soulignant que le travail domestique expose les enfants à l'exécution "de travaux qui, par leur nature ou les conditions dans lesquelles ils s'exercent, sont susceptibles de nuire à la santé, à la sécurité ou à la moralité de l'enfant ou à des travaux qui s'effectuent dans des conditions particulièrement difficiles, pendant de longues heures ou la nuit, ou pour lesquels l'enfant est retenu de manière injustifiée dans les locaux de l'employeur".
Dans l'article 32, la Convention des Droits de l'Enfant interpelle les Etats-parties à reconnaitre "le droit de l'enfant d'être protégé contre l'exploitation économique et de n'être astreint à aucun travail comportant des risques ou susceptible de compromettre son éducation ou de nuire à sa santé ou à son développement physique, mental, spirituel, moral ou social, et à prendre les mesures législatives, administratives, sociales et éducatives pour assurer l'application dudit article", poursuit le communiqué.
Lors du dernier examen du rapport périodique du Maroc sur la mise en œuvre de la Convention des Droits des Enfants en septembre 2014, le Comité des Droits de l'Enfant a noté avec préoccupation le recrutement des filles âgées de moins de 18 ans dans le travail domestique, relève-t-on de même source, ajoutant que "le Comité a sollicité le Maroc pour veiller à ce que les lois qui interdisent l'emploi d'enfants âgés de moins de 15 ans et les formes dangereuses de travail des enfants âgés de moins de 18 ans, y compris le travail domestique, soient effectivement appliquées et que les personnes qui exploitent les enfants soient durement sanctionnées".
L'UNICEF pense que le travail des enfants, quel que soit leur âge, les prive de leurs droits à l'éducation, à la protection, à la participation, au développement et à la santé, comme il les expose à différentes formes de vulnérabilités économique et sociale et à différentes formes d'exploitation, affirme-t-on de même source.
Et de conclure que "le travail des enfants, quel que soit sa nature, compromet leurs chances de développer leur plein potentiel et nuit à leur inclusion sociale. Il est contreproductif pour le développement de tout pays".