À Tanger, l’unité de protection de l’enfance (UPE) se mobilise au chevet des enfants en situation de rue. Cette initiative découle des conclusions d’une réunion de coordination récemment tenue au siège de la wilaya de la région, en présence, entre autres, des représentants des services décentralisés liés à l’enfance, des associations de la société civile spécialisées dans le travail avec les enfants en situation de rue et des associations caritatives.
Dans une déclaration pour Le360, Mohammed Lafjili, coordinateur régional de l’Entraide nationale de Tanger-Tétouan-Al Hoceima, annonce que cette opération, lancée à Tanger et qui se poursuivra sur plusieurs étapes pendant une longue période, s’inscrit dans le renforcement du rôle du dispositif territorial intégré de protection de l’enfance. Elle vise également à mettre en œuvre le projet de protection sociale des enfants en situation de rue élaboré dans le cadre du programme de travail établi par le comité régional de protection de l’enfance pour les années 2023-2024.
Notre interlocuteur explique que l’unité mobile, acquise par la région de Tanger-Tétouan-Al Hoceima dans le cadre du programme de l’Initiative nationale pour le développement humain de 2023, aura pour mission de mener des maraudes de jour et de nuit pour fournir des services sociaux d’urgence aux enfants en situation de rue. Elle veillera également, sur ordre du procureur, au transfert des enfants bénéficiant de protection sociale vers les centres d’hébergement d’urgence (CHU) de Tanger-Assilah ou vers une autre région pour des mesures supplémentaires si nécessaire.
Lire aussi : Le Maroc compte 25.000 enfants à la rue
La ville de Tanger dispose de plusieurs CHU, dont celui pour filles mineures et celui de Ziaten. Ces centres assurent l’hébergement, l’écoute, la classification des cas et la conception d’une première approche. Ils dirigent les enfants selon leur situation vers un centre d’hébergement temporaire, une réinsertion par médiation familiale ou des centres spécialisés dans la lutte contre l’addiction.
Ce dispositif se déroule tout au long de l’année, se déployant de manière récurrente à chaque phase. La première phase cible Tanger Ville pendant une période de dix jours, suivie de la deuxième phase dédiée à Bni Makada pendant une semaine. Les phases suivantes englobent les préfectures de Charf-Mghogha et Charf-Souani pendant une semaine, ainsi que les municipalités de Gueznaya et d’Assilah pendant une semaine également.
Outre l’INDH, cette initiative bénéficie du partenariat de la coordination régionale de l’Entraide nationale à Tanger, l’Agence pour la promotion et le développement du Nord, les services d’assistance sociale ainsi que plusieurs autres associations de Tanger-Assilah œuvrant dans ce domaine.
D’après les conclusions de l’étude sur les enfants en situation de rue dans la préfecture de Tanger-Assilah, menée au début de l’année 2023, environ 90 jeunes vivent dans les rues de Tanger, avec une prédominance de 95% de garçons. Parmi ces enfants, 62 (68%) vivent dans la rue depuis plus de 6 mois et 46 sont originaires de Tanger ou leurs familles résident dans la ville. Quant aux motifs de leur présence dans les rues, le rapport souligne que 58% des cas sont dus à la désintégration familiale, 15% à l’abandon scolaire et 14% à l’abandon par la famille.