Stress hydrique: voici pourquoi le dessalement de l’eau est indispensable pour le Maroc, selon Nizar Baraka

Nizar Baraka, ministre de l'Équipement et de l'eau

Nizar Baraka, ministre de l'Équipement et de l'Eau

Dans son passage au Forum de la MAP ce mercredi 15 février 2023 en matinée, Nizar Baraka, ministre de l’Équipement et de l’Eau, a fait la lumière sur l’importance du dessalement de l’eau de mer pour le Royaume, qui passe par une période marquée par de faibles ressources hydriques.

Le 15/02/2023 à 11h30

Tous les moyens doivent être mis en œuvre pour combler les besoins de la population en eau potable et booster le secteur agricole. C’est ce que l’on retient de l’intervention de Nizar Baraka, ministre de l’Équipement et de l’Eau, invité au Forum de la MAP ce mercredi 15 février 2023.

«Les faibles précipitations combinées à des ressources hydriques limitées ont rendu indispensable le recours au dessalement de l’eau de mer pour répondre aux besoins en eau des régions côtières et leur permettre de développer leur agriculture», a précisé le ministre.

Dans le détail, la politique du département dirigé par Nizar Baraka permettra au Maroc de disposer de 1,3 milliard de mètres cubes d’eau potable à l’horizon 2030. Ainsi, «nous allons garantir l’accès à l’eau potable à la population des régions côtières. Celles-ci n’auront plus à s’approvisionner en eau des zones montagnardes», explique le responsable gouvernemental.

Cette nouvelle politique se base, selon les précisions du ministre, sur un changement fondamental de paradigme dans la façon dont la coopération en matière de partage des ressources hydriques s’opère. «Nous avons procédé à la révision du principe de solidarité intervilles pour garantir la disponibilité de l’eau dans les différentes régions et villes du Royaume», note le ministre.

«La gestion de l’eau s’est toujours basée sur le principe de solidarité intervilles, ainsi l’eau est acheminée des zones montagnardes vers le monde rural et vers les villes côtières», précise Nizar Baraka. Et de poursuivre: «Le recours au dessalement de l’eau de mer permettra aux villes côtières de parvenir à l’autosuffisance, faisant ainsi profiter le monde rural et le secteur agricole des ressources hydriques provenant des montagnes».

Qui plus est, le dessalement de l’eau de mer permettra, dans le cadre de ce principe de solidarité, de doter des villes de l’intérieur qui connaissent de faibles ressources hydriques en eau potable. «Nous avons lancé le projet de construction d’une station de dessalement de l’eau à Safi, en collaboration avec l’Office chérifien du phosphate (OCP), pour desservir la ville de Marrakech en eau potable», souligne le ministre tout en précisant qu’«il s’agit d’une première au Maroc».

Il convient de rappeler que le Maroc ambitionne de réaliser 20 stations de dessalement d’eau à l’horizon 2030, conformément à la nouvelle stratégie du département que dirige Nizar Baraka et du programme national pour l’approvisionnement en eau potable et l’irrigation (2020-2027).

Le ministre de l’Équipement et de l’Eau avait rappelé, le 6 février 2023 lors de la session des questions orales à la Chambre des représentants, que le budget dudit programme a été augmenté de 115 à 150 milliards de dirhams. Il permettra de lancer de nouvelles stations, notamment à Guelmim, Essaouira, Nador, Casablanca, Tiznit et Erfoud.

Par Younes Saoury
Le 15/02/2023 à 11h30