Amizmiz, petite localité située à une cinquantaine de kilomètres au sud-ouest de Marrakech, vit des heures sombres. Ce qui était autrefois un ensemble de rues animées, avec des foyers chaleureux, est aujourd’hui une suite de débris et de ruines. Interrogés par Le360, les habitants expriment leur sentiment d’impuissance face à la nature déchaînée.
Ils dépeignent «une nuit terrifiante, où le sol tremblait sous leurs pieds, où l’électricité a été coupée, laissant place à des cris d’effroi résonnant dans le noir». Cet homme raconte une nuit passée à la belle étoile, non par choix, mais forcée par la dévastation de son foyer. «La plupart des maisons se sont effondrées. On n’a plus où aller», déclare-t-il, une profonde tristesse dans le regard.
Un père de famille inquiet, présent à Marrakech au moment du drame, a partagé son soulagement de retrouver ses enfants sains et saufs, bien que terrifiés. «Le plafond de la maison est tombé sur mes enfants. Ils n’avaient pas trouvé où s’échapper de ce sinistre», explique-t-il.
Il ne sera jamais assez reconnaissant à sa voisine et son fils, qui ont volé au secours de ses enfants. «Les forces de l’ordre font tout ce qui est en leur pouvoir pour nous aider dans cette période difficile. Pour l’instant, aucune équipe médicale n’est encore sur place, mais je garde espoir qu’elles arriveront bientôt pour soigner les blessés.»
Le360
Un autre témoin, la voix brisée par l’émotion, évoque les pertes: «La secousse était d’une intensité terrifiante, et chaque mur de notre maison tremblait. La peur était palpable dans l’air tandis que nous tentions de comprendre ce qui se passait. Lorsque nous sommes enfin sortis de la maison, l’ampleur de la catastrophe nous a frappés de plein fouet. La poussière obscurcissait le ciel, et le courant électrique avait été coupé, nous laissant dans l’obscurité totale. Ma belle-mère et ma nièce ne sont plus parmi nous aujourd’hui. Mon voisin traverse également cette terrible épreuve, ayant dû dire adieu à son précieux fils, que nous avons réussi à extraire des décombres ce matin.»
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Selon le même témoin, le jour du drame, dans un élan de solidarité incroyable, les habitants de la région ont uni leurs forces pour secourir ceux qui étaient piégés sous les décombres. Ils ont réussi à extraire cinq ou six personnes encore en vie, un rayon d’espoir au milieu de la désolation. Il met également en avant le rôle de la Protection civile dans l’opération de sauvetage. «Aujourd’hui, nous nous retrouvons dans une situation extrêmement difficile, sans ressources ni abris, confrontés à la dure réalité de la reconstruction de nos vies», déplore-t-il.
Malgré le choc et la tristesse, les équipes de secours maintiennent une mobilisation constante, concentrant tous leurs efforts pour sauver et évacuer les blessés, et apporter un soutien infaillible aux victimes de ce séisme dévastateur. La solidarité s’organise aussi au niveau de la population, dans un élan d’entraide et de fraternité.
Le dernier bilan du séisme fait état de 2.012 morts et 2.059 blessés, dont 1.404 grièvement, dans les provinces et préfectures d’Al Haouz, Marrakech, Ouarzazate, Azilal, Chichaoua et Taroudant.