Dans plusieurs régions du Maroc, l’alerte est sérieuse: après une succession d’années de sécheresse consécutives, les ressources hydriques s’amenuisent, et certaines régions pourraient davantage souffrir de cette crise, comme celle de Tanger-Tétouan-Al Hoceïma.
Al Ahdath Al-Maghribia de ce mercredi 27 décembre 2023 indique ainsi que le plus grand barrage de la région, celui du 9-Avril, affiche actuellement un taux de remplissage d’à peine 15%.
En tout, ce sont 44 millions de mètres cubes d’eau seulement qui y sont actuellement stockés, quand en moyenne, le taux de remplissage de ce barrage dépassait autrefois largement 300 millions de mètres cubes.
Dans le barrage d’Ibn Battouta, autre grande retenue d’eau de la région de Tanger-Tétouan-Al Hoceïma, il n’y a aujourd’hui plus que 8 millions de mètres cubes d’eau, alors que son taux de remplissage habituel était de 30 millions de mètres cubes.
Selon Al Ahdath Al Maghribia, cette baisse des réserves hydriques touche aussi des régions de la côte atlantique, quelques kilomètres plus au sud, comme celle proche de la ville de Larache. Ces dernières années, les barrages situés près de Larache ont été mobilisés pour alimenter les réservoirs de distribution d’eau de Tanger, avec l’instauration d’un dispositif de transport de l’eau.
Mais près de Larache aussi, les réserves en eau s’amenuisent actuellement, comme dans le barrage de Khroufa, où le taux de remplissage est actuellement de 15% (avec 80 millions de mètres cubes d’eau en réserve, au lieu de plus de 480 millions de mètres cube d’eau habituellement).
Ce stress hydrique pose particulièrement problème pour l’alimentation en eau de Tanger, ville qui, écrit Al Ahdath Al Maghribia, est alimentée à hauteur de 70% par les ressources hydriques du bassin du Loukkos.
Lancé en 2021, un projet d’interconnexion hydrique a pu permettre aux Tangérois d’être régulièrement approvisionnés ces dernières années. Mais la situation devient aujourd’hui préoccupante, à cause de la baisse des réserves en eau stockées dans l’ensemble des barrages de la région de Tanger-Tétouan-Al Hoceïma.
Al Ahdath Al-Maghribia, qui fait référence à des «des études spécialisées», atteste que cette région du nord du Royaume sera «menacée de soif à l’horizon 2050».
Le déficit qui serait alors enregistré, explique le quotidien, «s’établirait à plus de 300 millions de mètres cubes d’eau».
Pour éviter ce scénario, des mesures urgentes sont nécessaires, c’est pourquoi un nouveau chantier d’interconnexion hydrique a été entamé, pour que d’ici 2027, près de 50 millions de mètres cubes d’eau supplémentaires viennent combler chaque année ces déficits constatés.