La cité de Sala Al Jadida vit depuis plusieurs semaines au rythme d’un malaise urbain grandissant. En cause, des travaux publics d’envergure engagés sans la moindre communication préalable, qui affectent un nombre important de rues, de carrefours et d’espaces publics autrefois considérés comme des poumons verts pour la ville, indique le quotidien Al Akhbar dans son édition du vendredi 4 juillet.
Les habitants ont été pris de court. Aucun panneau d’information, aucune annonce officielle. Les pelleteuses ont commencé à arracher les trottoirs, à déterrer les arbres et à démanteler des jardins publics sans explication. Des quartiers entiers se sont retrouvés transformés en zones en friche, à la fois bruyantes, poussiéreuses et invivables. Des scènes que certains riverains décrivent comme une véritable «claque».
La confusion est d’autant plus grande que la conduite des travaux semble dépourvue de vision d’ensemble, souligne Al Akhbar. À l’absence de planification s’ajoute un impact direct sur la qualité de vie. Embouteillages massifs aux heures de pointe, feux de circulation hors service sur des carrefours névralgiques, accidents de la route en hausse… La circulation piétonne et automobile est devenue un véritable parcours d’obstacles.
Mais la paralysie ne s’arrête pas à l’espace public. Les réseaux numériques sont eux aussi durement affectés. Nombre d’habitants rapportent des coupures fréquentes d’Internet, pénalisant les étudiants et les télétravailleurs. Le silence des opérateurs, qui n’ont fourni aucune information sur la nature des perturbations ni sur les délais de rétablissement, n’a fait qu’accentuer le climat d’exaspération.
Face à ce désordre apparent, une incompréhension grandit. Certaines équipes sur le terrain ont commencé à reconstruire des éléments qu’elles avaient elles-mêmes détruits quelques jours plus tôt. Un scénario qui alimente les soupçons d’improvisation et de mauvaise coordination entre services techniques. Faut-il y voir des erreurs de planification ou les errements d’un projet lancé à la va-vite?
Dans ce contexte, plusieurs voix s’élèvent. Associations de quartiers, élus locaux et acteurs de la société civile réclament l’ouverture d’une enquête sur les conditions de lancement de ces travaux. Ils interpellent les autorités locales pour qu’elles identifient les responsables, évaluent le respect des normes techniques et urbanistiques, et surtout, qu’elles renouent le dialogue avec la population.
«Ce que nous vivons est un mépris du droit des citoyens à une ville lisible, respirable, organisée», tonne un militant associatif local cité par Al Akhbar. Une revendication simple revient dans toutes les bouches: comprendre ce qui se passe, et surtout, retrouver une ville digne de ses habitants.







