C’est une polémique qui dure depuis plusieurs mois, et les pouvoirs publics devraient enfin s’y attaquer. Le ministre des Affaires étrangères promet de sévir contre les intermédiaires qui ont fait des rendez-vous des visas un bon moyen de se remplir les poches.
Cette pratique, tant décriée, a connu une véritable recrudescence depuis que certains pays européens ont réduit le nombre de visas octroyés aux Marocains, rendant par conséquent l’obtention des rendez-vous plus compliquée.
Dans son édition de ce mercredi 21 juin, Al Ahdath Al Maghribia rapporte les propos tenus à ce sujet par Nasser Bourita, ministre des Affaires étrangères, devant les parlementaires.
Le chef de la diplomatie a ainsi assuré que les autorités veillaient à l’application des lois et réglementations en vigueur, y compris des sanctions prises à l’encontre de toute personne ayant été prise la main dans le sac, en train de commercialiser illégalement des rendez-vous pour des visas.
Le ministre a également souligné que son département avait conscience de cette problématique et son impact sur les citoyens, ce qui l’a enjoint à prendre attache avec les différentes représentations consulaires des pays concernés afin de renforcer le contrôle sur les canaux mis en place pour la gestion des demandes de visas.
Le ministère des Affaires étrangères a dans le même ordre d’idées, incité à l’instauration des mesures à même d’éviter toute brèche dans les dispositifs que peuvent exploiter les intermédiaires dans leurs pratiques frauduleuses.
Le journal le précise, Nasser Bourita a profité des dernières rencontres bilatérales ou multilatérales avec ses homologues des pays européens afin de les inviter à veiller à ce que les procédures de gestion des demandes de visa se fassent dans les meilleures conditions, en respectant la dignité des demandeurs.
Le quotidien rappelle que le groupe parlementaire du PPS à la première Chambre avait récemment interpellé le ministre des Affaires étrangères, avec une question écrite dans laquelle il mettait en garde contre la prolifération des intermédiaires spécialisés dans la commercialisation des rendez-vous pour des visas.
Non seulement cette pratique a un impact budgétaire sur les demandeurs de visa, qui doivent s’acquitter de sommes allant de 1000 à 1500 dirhams pour obtenir un rendez-vous, mais elle renforce aussi les difficultés qu’ont les Marocains à obtenir d’eux-mêmes leurs rendez-vous directement sur les plateformes dédiées.
En effet, avec l’amplification de ce phénomène, les intermédiaires s’empressent de réserver à chaque fois les rares créneaux que mettent en place les services concernés pour la prise de rendez-vous.
En conséquence, ils sont devenus quasiment les seuls à pouvoir disposer d’un rendez-vous, qu’ils vont revendre naturellement encore plus cher à chaque fois.