Suite à la condamnation à cinq ans de prison ferme par le tribunal de première instance de Casablanca du journaliste Souleimane Raissouni pour des faits graves d’agression sexuelle commis à l’encontre d’un jeune homme, la cour d’appel de cette même ville a repris ses audiences hier, lundi 7 février 2022.
Au cours de la dernière séance du procès de Souleimane Raissouni, l’avocat de l’accusé, maître Ahmed Aït Benacer, a fait preuve d’une homophobie consternante, pour asseoir son plaidoyer.
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Ainsi donc, a-t-il déclaré toute honte bue, «la victime homosexuelle devrait être heureuse si elle avait été victime de harcèlement sexuel de la part de Raissouni».
Une ligne de défense qui va non seulement à l’encontre des droits de l’homme dont se revendique pourtant cet avocat, mais qui véhicule aussi les clichés homophobes qui sévissent encore au sein de la société marocaine. Parmi ces préjugés à la peau décidément très dure, une personne homosexuelle ne pourrait pas être violée: celle-ci étant par essence portée sur le sexe (!).
Encore plus grave, l’avocat de Souleimane Raissouni, avec cette ligne de défense, tente de la plus basse des manières de retirer au plaignant son statut de victime, du fait d'une orientation sexuelle. Il y a donc, à l'évidence, encore un énorme travail à accomplir pour faire évoluer la mentalité des avocats de Raissouni. Ce n’est certainement pas en argumentant que tout homosexuel est une bête de sexe, que cet avocat, Me Ahmed Aït Benacer, va réussir à convaincre les magistrats de l’innocence de son client.