Affaire du journaliste Souleimane Raissouni, accusé d'agression sexuelle: une ONG répond aux critiques sur le procès

Souleimane Raissouni, dont le procès reprend le 7 février 2022 en procédure d'appel, et l'avocate Aïcha Kelaâ, qui défend le droit des victimes d'agressions sexuelles à faire entendre leur voix. 

Souleimane Raissouni, dont le procès reprend le 7 février 2022 en procédure d'appel, et l'avocate Aïcha Kelaâ, qui défend le droit des victimes d'agressions sexuelles à faire entendre leur voix.  . Brahim Mousaaid / Le360 (photomontage)

Le 07/02/2022 à 05h15

VidéoA la veille de la reprise du procès en appel de Souleimane Raissouni, un journaliste accusé d’avoir agressé sexuellement un homme, l'Association marocaine des droits des victimes (AMDV) dénonce une certaine désinformation sur cette affaire, et l’instrumentalisation de ce procès à des fins politiques par des ONG étrangères.

La présidente de l’AMDV, maître Aïcha Kelaâ, avocate, a dénoncé les réactions et les positions de certaines ONG qui se disent défenseuses des droits de l’homme et qui s’obstinent à «critiquer la justice de notre pays allant jusqu’au point de qualifier les accusations contre le journaliste Souleimane Raissouni de politiques». Selon cette avocate, ces ONG «ignorent les droits de la victime», un jeune homme, Adil Achraa, plus connu sur les réseaux sociaux sous le pseudonyme d’Adam.

Dans cette affaire, Souleimane Raissouni avait été condamné par le tribunal de première instance à cinq ans de prison ferme. Ce tribunal a reconnu «les faits graves» d’agression sexuelle commis par le journaliste contre le jeune homme. La cour d’appel de Casablanca reprendra demain, lundi 7 février 2022, ses audiences, et le verdict pourrait être prononcé au cours de la journée.

«Les procès en première instance et en appel ont été équitables et l’accusé a bénéficié de tous ses droits», a martelé Me Aïcha Kelaâ, rappelant que l’accusé a de lui-même mis fin à sa grève de la faim et au boycott qu'il faisait des audiences.

L’Association a insisté sur le fait que ces ONG qui prétendent défendre les droits «ne bougent pas le petit doigt» quand des affaires de harcèlement sexuel, d’agression sexuelle et de viol impliquent des journalistes et des personnalités politiques à l’étranger surviennent. L’avocate a cité à cet égard, en France, le cas de l'ancien ministre et journaliste Nicolas Hulot. Dans ce genre de procès, les droits des victimes sont défendus, alors qu'au Maroc, «l’honneur et la dignité des victimes n’intéressent pas» ces associations, a-t-elle affirmé.

Les audiences de Souleimane Raissouni «ont été équitables sur le plan juridique», a-t-elle assuré, ajoutant que l’accusé n’a pas été condamné en raison de ses écrits de journaliste, mais parce qu’il a sexuellement agressé un jeune homme. «Il faut considérer cette affaire dans sa globalité et défendre les victimes de Raissouni», a affirmé la présidente de l’AMDV avant de conclure que «personne ne devrait être au-dessus des lois».

Par Mohamed Chakir Alaoui et Brahim Moussaaid
Le 07/02/2022 à 05h15