Après avoir décroché leur baccalauréat, de nombreux étudiants marocains choisissent de poursuivre des études en médecine. Cependant, l’accès aux facultés de médecine est très compétitif, avec un concours d’entrée particulièrement exigeant.
De ce fait, certains candidats qui ont aussi le choix de postuler pour l’une des facultés et universités privées de médecine (plus de 100.000 dirhams/an en moyenne), doivent chercher des alternatives à l’étranger pour réaliser leur ambition de devenir médecins, indique Challenge.
«Chaque année, Dakar, la capitale du Sénégal, se distingue comme une destination prisée par ces étudiants, et cette tendance est croissante. La faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odontostomatologie de l’Université Cheikh Anta Diop (UCAD) est reconnue pour son excellence et propose une variété de spécialisations adaptées aux étudiants internationaux. Néanmoins, la réputation académique n’est pas le seul facteur qui motive les choix des étudiants marocains», souligne le magazine.
Aujourd’hui, plus de 1.300 Marocains poursuivent leurs études supérieures dans les Universités de Dakar, Ziguinchor, Thiès, Saint Louis, et Bambey, dont plus de la moitié à l’UCAD. En 2023, trois étudiantes marocaines ont été sacrées Majors de promotion à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD) après avoir obtenu les meilleures notes aux examens de fin d’année.
Rigueur, sérieux et compétence sont les maîtres-mots de l’UCAD. L’accueil réservé aux Marocains et les bourses d’études disponibles pour les étudiants participent grandement au choix de ces derniers.
Dans le cadre du Programme d’échange d’étudiants maroco-sénégalais, le Sénégal offre au moins 150 places avec bourses aux étudiants marocains désireux de poursuivre leur formation dans les établissements d’enseignement supérieur sénégalais.
Une part significative de ces places, plus d’une centaine, est réservée aux filières médicales, qui demeurent les plus prisées par les étudiants marocains.
Pour accéder à ces facultés, il est essentiel d’être sélectionné pour bénéficier de l’une de ces bourses.
«Il est important de noter que les candidats doivent répondre à certaines conditions d’éligibilité et que la sélection s’effectue selon un ordre de mérite, permettant de classer les candidats en liste principale et en liste d’attente», écrit Challenge. Certains étudiants marocains se rendent directement à Dakar pour passer des tests d’entrée ouverts aux étudiants étrangers.
Le Sénégal présente de nombreux avantages. À l’UCAD, les étudiants ont la possibilité de choisir leur spécialité, tandis qu’au Maroc, il est nécessaire de réussir un concours de résidanat, avec des postes limités dans certaines spécialités comme la radiologie. De plus, les diplômes de spécialité obtenus à l’UCAD sont reconnus aussi bien au Maroc qu’en France, facilitant ainsi l’insertion professionnelle.
Le Sénégal permet aux étudiants de réaliser des stages de perfectionnement à l’étranger, notamment en France, une opportunité qui n’est pas toujours accessible au Maroc. Dakar offre également un large éventail de stages, grâce à la présence de nombreux hôpitaux et l’intégration professionnelle au Maroc se fait généralement sans difficulté.
La majorité des diplômés marocains choisissent de retourner au Maroc. Cependant, certains s’installent au Sénégal. «Au Sénégal, on se sent chez soi. Il y a aussi cette proximité culturelle, et même religieuse, entre les deux pays. Dakar reste, par ailleurs, une ville où il fait globalement bon vivre. Les gens sont accueillants et ouverts d’esprit. Plusieurs accords et conventions entre Rabat et Dakar facilitent l’exercice professionnel des médecins dans les deux pays, leur permettant ainsi d’exercer librement», témoigne une femme médecin marocaine détenant son cabinet dans la capitale et interrogée par Challenge.