ONDA: graves soupçons de manquements dans un marché public, celui de la gestion des cliniques des aéroports

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Revue de presseL’annulation surprise du marché de la gestion des cliniques des aéroports du Royaume, puis sa relance, laissent planer des doutes de favoritisme, dont bénéficierait l’un des candidats. Une revue de presse d’Assabah.

Le 10/10/2023 à 18h45

Encore une polémique à propos d’un marché public, cette fois-ci concernant les aéroports du Royaume. L’annulation surprise d’un marché qui devait déjà être attribué, qui concerne la gestion des cliniques de ces enceintes, et son remplacement par un nouvel appel d’offres, laissent planer des soupçons sur un favoritisme présumé dont profiterait le proche de quelqu’un de haut placé.

Tout aurait été mis en œuvre pour que cet individu remporte ce marché, et un faisceau de faits concordants a fini de convaincre des membres de la Chambre des conseillers de demander des explications au ministre du Transport et de la Logistique.

Selon Assabah de ce mercredi 11 octobre, cette prestation dénoncée par des parlementaires avait déjà été attribuée à une entreprise, qui semble disposer de l’ensemble des moyens humains et matériels à même de réussir sa mission.

Mais alors que cet adjudicataire se préparait à lancer son activité, il a été surpris de constater que ce marché, qui lui avait pourtant été attribué, avait été annulé.

Il a été tout aussi surpris de constater qu’un nouvel appel d’offres a été lancé, afin de permettre à une personne physique de le remporter, alors même qu’elle ne semble pas présenter les garanties nécessaires en termes de moyens financiers pour mener à bien cette mission.

Selon Assabah, le premier marché lancé aurait, en fait, servi à déterminer le niveau des prix proposés par les candidats pour un tel marché public.

L’annulation de cet appel d’offres, puis le lancement d’un nouvel appel d’offres, aurait ensuite permis à un candidat «privilégié» de présenter des prix moins onéreux. La prestation de ce marché public a finalement été accordée à un prix inférieur de plus de 30% aux estimations initialement émises.

Pourtant, ajoute Assabah, le cahier des charges de ce marché public est strict. Parmi les conditions y figurent, la présence permanente d’un médecin dans la clinique, en plus de celle d’un nombre déterminé d’infirmiers.

Or, selon des interlocuteurs interrogés par le quotidien, il est quasi-impossible d’assurer ces conditions aux prix convenus lors de la passation de ce marché.

Cette situation n’est pas sans présenter des risques conséquents, et entraîne quelques questionnements sur la légèreté avec laquelle pourrait être considérée, éventuellement et facultativement, la santé des voyageurs et des personnes qui fréquentent les aéroports du Royaume.

Autre interrogation des interlocuteurs d’Assabah: comment un facteur pourtant essentiel à l’attribution des marchés publics, celui du prix le moins élevé, ou «moins-disant», suffit à décider de l’attributaire de ce genre de prestations?

C’est pour l’ensemble de ces raisons que des Conseillers de la deuxième Chambre du Parlement ont demandé à se réunir avec Mohammed Abdeljalil, ministre du Transport et de la Logistique.

Parmi les questions qu’ils veulent lui poser, celle de savoir pour quelles raisons les membres de la commission en charge d’étudier les offres de ce marché n’ont-ils pas officiellement annoncé les résultats du premier appel d’offres? Pourtant, plusieurs entreprises opérant dans le secteur de la santé y avaient participé... Cette commission s’était en effet contentée de l’annuler, pour le relancer ultérieurement.

Par Fayza Senhaji
Le 10/10/2023 à 18h45