Nationalité marocaine: le tamazight, bientôt une condition de naturalisation

Dans une salle d'enseignement de la langue amazighe, à Rabat.

Dans une salle d'enseignement de la langue amazighe, à Rabat. . ABDELHAK SENNA / AFP

Le groupe istiqlalien à la Chambre des représentants a soumis une proposition de loi conditionnant l’octroi de la nationalité marocaine par la maîtrise ou de l’arabe ou du tamazight. A date d'aujourd’hui, seule la connaissance de la langue de Sibawayh est exigée.

Le 10/01/2023 à 13h39, mis à jour le 10/01/2023 à 14h56

La langue amazighe s’apprête à faire son entrée comme une des conditions d’octroi de la nationalité marocaine. Le groupe istiqlalien à la Chambre des représentants a soumis une proposition de loi ajoutant la maîtrise de la deuxième langue officielle du Royaume comme un critère de naturalisation. Si le texte est adopté, la connaissance ou de l’arabe ou du tamazight sera ainsi nécessaire aux demandeurs de ce titre.

De source sûre, Le360 apprend que la proposition de loi a obtenu l’aval du gouvernement et du chef de l’Exécutif, Aziz Akhannouch. Le texte sera soumis à discussion et adoption au Parlement à partir de la semaine prochaine, ajoute notre interlocuteur. Jusqu’ici, et tel que précisé dans le Code de la nationalité marocaine, toute personne étrangère qui formule la demande de naturalisation doit justifier un certain nombre de critères, dont «une connaissance suffisante de la langue arabe. Ceci en plus notamment d’avoir une résidence habituelle et régulière au Maroc pendant les cinq années précédant le dépôt de sa demande et de résider au Maroc jusqu’à ce qu’il soit statué.

La nouvelle mesure intervient au moment où le Maroc s’apprête à célébrer le Nouvel An amazigh 2973 qui correspond au 13 janvier 2023. L’occasion de rappeler les multiples appels, notamment d’associations et d’acteurs de la société civile, pour officialiser cette fête entre autres revendications visant à officialiser la langue et consacrer la culture amazighe au Maroc.

Le patrimoine amazigh sur la liste de l’Unesco

Hier lundi, au Parlement, le ministre de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication, Mohamed Mehdi Bensaid, a indiqué que de nombreuses initiatives sont en cours, dont la célébration du Nouvel An amazigh au niveau central et au niveau décentralisé, l’organisation de festivals à caractère amazigh, le soutien aux œuvres culturelles, artistiques et littéraires amazighes, outre l’installation de 160 agents parlant la langue amazighe au niveau de certains établissements relevant du secteur de la culture, afin de renforcer les services d'accueil.

Dans ce contexte, il a indiqué que le ministère s’emploie à la création d'un poste budgétaire dédié aux études amazighes et à l'attribution de prix d’encouragement dans le cadre du Prix du Maroc du livre, à travers le Prix des études amazighes et le Prix de la création littéraire amazighe. Cela, outre l’inscription du patrimoine amazigh matériel et immatériel sur la liste du Patrimoine mondial de l’Unesco, la création de la version amazighe du site web du ministère et la couverture des travaux du Salon international du livre en langue amazighe.

Par Mohamed Chakir Alaoui
Le 10/01/2023 à 13h39, mis à jour le 10/01/2023 à 14h56