Lors d’une conférence de presse organisée au siège de la Ligue marocaine pour la défense des droits humains, les acteurs de la société civile ont détaillé le battage diffamatoire qui aurait visé Najlaa Faisali par l’ex-bâtonnier, Mohamed Ziane, en réponse à l'accusation de la plaignante pour harcèlement sexuel à son encontre.
La victime, Najlaa Faisali, a indiqué que le harcèlement sexuel qu’elle a subi de la part de Mohamed Ziane lui a causé des dommages psychologiques conséquents, ajoutant que l'ex-bâtonnier a franchi toutes les lignes rouges après l’avoir menacée, insultée et diffamée.
Elle a également affirmé que sa démarche est libre et désintéressée, fruit d’une réflexion de deux ans, rappelant que la justice a retenu onze chefs d’accusation contre Mohamed Ziane.
Cette conférence avait, selon les organisateurs, pour objectif d’éclairer l’opinion publique ainsi que les acteurs de la société civile, notamment les défenseurs des droits des femmes, sur l’affaire opposant Najlaa Faisali à Mohamed Ziane.
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Un communiqué, publié à l’occasion, a considéré que «e recours à la justice est un principe fondamental de l'Etat de droit, soulignant que «le recours de Mohamed Ziane à la diffamation et à l'injure constitue une violation des droits civils et politiques».
Pour les organisateurs, à savoir la Ligue marocaine pour la défense des droits humains, l'association Adala et la Ligue marocaine pour la citoyenneté et les droits de l'homme, les propos de Mohamed Ziane constituent «une violation flagrante de la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes».
Ce même communiqué rappelle, par ailleurs, que la Déclaration sur l’élimination de la violence à l’égard des femmes, adoptée par l'Assemblée générale des Nations Unies en 1993, définit la violence à l'égard des femmes comme tout acte de violence dirigée contre le sexe féminin, et causant ou pouvant causer aux femmes un préjudice ou des souffrances physiques, sexuelles ou psychologiques, y compris la menace de tels actes, la contrainte ou la privation arbitraire de liberté, que ce soit dans la vie publique ou dans la vie privée.
Il indique que selon la Déclaration des principes fondamentaux de justice relatifs aux victimes de la criminalité et aux victimes d'abus de pouvoir, les victimes doivent être traitées avec compassion et dans le respect de leur dignité. Elles ont droit à l'accès aux instances judiciaires et à une réparation rapide du préjudice qu'elles ont subi, comme prévu par la législation nationale.
Il faut aussi, selon cette Déclaration, établir et renforcer, si nécessaire, des mécanismes judiciaires et administratifs permettant aux victimes d'obtenir réparation au moyen de procédures officielles qui soient rapides, équitables, peu coûteuses et accessibles.
Ces acteurs de société civile notent que d’après les principes de base relatifs au rôle du barreau, les avocats, en tant qu'agents essentiels de l'administration de la justice, doivent préserver à tout moment l'honneur et la dignité de leur profession.