Pour faire face à la hausse continue des prix du carburant, certains automobilistes ont vite trouvé une parade technique, mais qui comporte des risques. De gros risques, en fait. Ce qui a incité les autorités à réagir.
Ainsi, comme le rapporte le quotidien Al Akhbar dans son édition du jeudi 10 novembre, ces automobilistes n’ont pas hésité à apporter certaines modifications techniques aux moteurs de leurs véhicules pour les faire rouler au gaz butane au lieu de l’essence ou du diesel.
Il s’agit de modifications peu coûteuses qui permettent aux automobilistes de rouler au gaz subventionné et donc de réaliser des économies importantes sur les frais du carburant. Mais au fond, leurs véhicules deviennent ainsi une sorte de bombes roulantes qui peuvent exploser à tout moment et occasionner d’énormes dégâts. D’où cette intervention musclée des forces de l’ordre.
En fait, ce n'est pas récent, mais ce phénomène a de nouveau pris de l'ampleur. Le quotidien parle de l’exemple de Nador où les éléments de la gendarmerie se sont mobilisés pour traquer les voitures roulant au butane. Une campagne a été menée à large échelle dans cette province et elle s’est soldée par la verbalisation de nombreux automobilistes. Une dizaine de véhicules dont les caractéristiques du moteur ont ainsi été modifiées pour fonctionner au gaz ont été mis à la fourrière.
D’après le quotidien, ce phénomène ne se limite pas à la ville de Nador, il se propage de manière inquiétante dans différentes villes. Il est notamment très répandu chez les transporteurs clandestins surtout en milieu rural, qui ne bénéficient pas des aides publiques. Pour s’en sortir, ils utilisent le gaz butane.
Cela dit, les véhicules roulant au gaz butane et avec des bonbonnes dans le coffre constituent un danger ambulant pour tout le monde, non seulement pour les usagers des moyens de transport clandestin, mais également pour l'ensemble des usagers de la route, relève le quotidien. Le gaz butane est en effet l’une des substances les plus explosives et dont l’explosion cause souvent des dégâts dévastateurs.
Par ailleurs, en plus de poser des problèmes réglementaires en matière d’assurance, les voitures qui roulent au gaz butane posent également un problème d’ordre légal pour les agents verbalisateurs. Notons que ce cas de figure n'étant pas pris en compte dans le code de la route, les agents verbalisateurs se contentent de vérifier la conformité de la visite technique et mettent surtout en avant les lois réprimant le transport de tout objet susceptible de mettre la vie des voyageurs en danger.
Dans tous les cas, conclut le quotidien, ce phénomène est pris très au sérieux par les services de sécurité. Une circulaire adressée récemment par la DGSN à ses services déconcentrés comporte des directives strictes dans le sens de renforcer le contrôle des véhicules et de sanctionner ceux qui utilisent le gaz butane pour rouler.








