Le 25 octobre, El Hassan Daki, Président du ministère public et procureur général du Roi près la Cour de cassation, s’est exprimé dans une allocution à l’ouverture d’un atelier de travail, organisé à Rabat par la Présidence du ministère public en partenariat avec le Conseil de l’Europe, au sujet des «mécanismes de prise en charge des enfants victimes d’agressions sexuelles à la lumière du système judiciaire national et des principes de la Convention de Lanzarote».
Faisant suite à ses déclarations concernant le nombre alarmant de cas d’agressions sexuelles sur des enfants en 2022, l’ONG «Touche pas à mon enfant» a pointé du doigt, dans un communiqué, les nombreuses lacunes présentes dans certaines dispositions du Code pénal, lesquelles seraient en partie responsables de cette situation.
Hausse des cas d’agressions sexuelles sur des enfants
S’appuyant sur le nombre de cas d’agressions sexuelles sur des enfants en 2022, l’ONG alerte ainsi sur l’augmentation inquiétante du nombre d’affaires de ce type en l’espace de deux ans, celui-ci étant passé de 2.261 cas en 2020 à 2.998 en 2021, pour atteindre 3.295 cas en 2022. À cette tendance haussière, l’ONG oppose des lacunes du Code pénal qui permettent «à des agresseurs sexuels de perpétrer des actes odieux envers les enfants marocains, sans craindre les sanctions légales qui devraient découler de leurs crimes», déclare l’association dans son communiqué.
L’association «Touche pas à mon enfant» estime en outre «que le nombre réel de ces cas est plus élevé que les chiffres enregistrés par le ministère public, en raison de la persistance du phénomène de dissimulation du crime, particulièrement dans les zones rurales».
L’association présidée par Najat Anwar invite ainsi tout un chacun à assumer «sa part de responsabilité dans la préservation de l’avenir des enfants marocains», car si des mesures concertées ne sont pas prises rapidement, «y compris l’adoption d’un plan national d’urgence pour éradiquer cette menace sociale», c’est «l’avenir du Maroc qui en sera sérieusement compromis».
Un engagement total de tous les acteurs
Insistant sur le caractère essentiel que revêt la protection de la jeunesse marocaine, l’ONG invite à mettre fin «à l’exploitation politique de cette question» et à appliquer «avec la plus grande rigueur les directives royales de Sa Majesté le Roi Mohammed VI».
Pour ce faire, l’ONG rappelle que «cela nécessite un engagement total de la part du gouvernement, des secteurs ministériels concernés, des institutions gouvernementales, de la société civile, ainsi que des défenseurs des droits, y compris l’ONG ”Touche pas à mon enfant”».