Les raisons de la suspension de l’aide directe à certaines catégories de bénéficiaires

La suspension du versement de l’aide sociale directe à certaines catégories de bénéficiaires est due à des raisons purement techniques.. DR

Revue de presseOutre les raisons techniques de la suspension de l’aide directe sociale à certaines catégories de bénéficiaires évoquées par les services compétents, l’actualisation des données informatiques révèle que de nombreuses personnes percevaient cette aide alors qu’elles n’y avaient pas droit. Cet article est une revue de presse tirée du quotidien Al Ahdat Al Maghribia.

Le 31/03/2024 à 21h43

Des sources administratives indiquent que la suspension du versement de l’aide sociale directe à certaines catégories de bénéficiaires est due à des raisons purement techniques. Elles sont, pour la plupart, liées à des données actualisées dans de nombreuses listes de personnes enregistrées après le premier trimestre 2024, rapporte Al Ahdath Al Maghribia du lundi 1er avril. Les catégories concernées sont les femmes divorcées et classées dans des rubriques qui connaîtront des changements dans les prochaines semaines, ainsi que les veuves auxquelles on a demandé des informations supplémentaires sur leurs maris décédés.

Sont concernées également par cette décision les personnes qui ont reçu des messages les informant de la suspension du versement de l’aide jusqu’à ce qu’elles s’acquittent de leurs dûs envers la CNSS. Il s’agit de larges catégories s’activant dans les secteurs de l’agriculture, de l’artisanat, du commerce, ainsi que de travailleurs non-salariés et d’auto-entrepreneurs.

La suspension de l’aide concerne aussi d’autres personnes inscrites dont les noms ont été retirés de ces catégories et qui ne se sont pas acquitées de leurs dettes envers la CNSS ou qui n’étaient pas au courant de cette obligation. On y trouve également les bénéficiaires dont l’indice socio-économique (ISE) a dépassé le seuil de 9,32 et qui n’étaient pas au courant de ce changement. De ce fait, ils devront rembourser la différence entre la somme perçue et la somme réellement due pour pouvoir bénéficier à nouveau de l’aide directe. Il en est de même pour ceux qui disposent d’un registre de commerce, ainsi que des personnes inscrites en tant que salariés dans des sociétés privées, notamment au cours de l’année dernière. Suite à cette décision, de nombreuses personnes enregistrées dans les listes locales n’ont pas perçu l’aide directe durant les mois de février et mars.

S’ajoutent à ces catégories, relaie Al Ahdath Al Maghribia, les personnes enregistrées dans les listes ouvertes pendant le mois de décembre 2023 avant la promulgation de la loi relative à l’aide directe et la détermination précise des listes de bénéficiaires. C’est ce qui a permis l’enregistrement de nombreuses catégories dans la liste des bénéficiaires, alors qu’elles n’y avaient pas droit, comme les veuves et femmes divorcées qui perçoivent des pensions alimentaires ou des prestations du Fonds d’entraide familiale. Ces listes comportent également les bénéficiaires du programme Awrach, les célibataires enregistrés comme membres des familles dont le père pourvoit à leurs besoins. Figurent aussi dans ces listes les bénéficiaires des prestations de la CNSS, les propriétaires des locaux commerciaux qui paient des impôts, les retraités, les femmes dont les maris bénéficient des prestations de la CNSS, ainsi que les catégories qui se sont enregistrées dans «AMO ACHAMIL» et qui bénéficiaient de l’aide directe.

Les personnes concernées par cette suspension de l’aide ont été informées par des messages les appelant à consulter la plateforme dédiée à ce sujet, où elles ont découvert que leur indice socio-économique (ISE) dépassait le seuil de 9,74. Un indice qui a été révisé automatiquement par les pouvoirs publics où la dernière actualisation a révélé de nouvelles données nécessitant l’augmentation de l’ISE des personnes concernées en tant que travailleurs non-salariés.

De nombreux bénéficiaires de l’aide directe ignorent que les services compétents s’assurent de la véracité des données fournies spontanément en procédant au recoupement du système informatique du Registre social unifié (RSU) avec les systèmes des autres organismes. Il s’agit notamment des sociétés de distribution d’eau et d’électricité, des opérateurs de télécommunication, de l’Agence nationale de la sécurité routière et de la conservation foncière.

Par Hassan Benadad
Le 31/03/2024 à 21h43