C'est décidé. L'association belge flamande Booworde ne va plus envoyer de nouvelles équipes de bénévoles au Maroc cet été. C'est ce qu'a indiqué l'institution après des contacts pris avec l'Ambassade de Belgique à Rabat.
Cette décision intervient en réaction à des menaces de décapitation proférées sur Facebook par un enseignant de Taroudant, âgé de 26 ans, qui a entre-temps été arrêté et se trouve actuellement en garde à vue.
Les jeunes filles venues ont été la cible de ces menaces, après avoir participé, en short et T-shirt, aux travaux de refection d'une route rurale dans la région de Taroudant, dans le sud du Maroc.
Ces adolescentes, filmées et photographiées par les médias, ont eu droit à plusieurs commentaires critiques sur Internet, du fait de leur tenue jugée légère.
Lire aussi : Revue du web. Quand des jeunes filles Belges désenclavent un village à Taroudant
Ainsi, le député du Parti de la Justice et du Développement (PJD, à la tête de la coalition du gouvernement), Ali Asri, a tenu à commenter, lui aussi sur Facebook, la tenue de ces bénévoles belges: "depuis quand les Européens réalisent-ils des travaux en tenue de baignade?"
Suite à cette polémique, l'association flamande Booworde a demandé à l'ambassade de Belgique à Rabat si les jeunes bénévoles étaient en sécurité. Selon l'agence de presse Belga, la représentation diplomatique a répondu que le groupe n'était pas en danger mais leur a tout de même conseillé de ne pas envoyer de nouvelles équipes cet été.
Lire aussi : «Tu sais ce qu’il te dit, son short?»
"Nous avons, en revanche, reçu le conseil de ne pas envoyer de nouveaux groupes au Maroc. Nous allons suivre cet avis", a expliqué, hier, mercredi 7 août en fin d'après-midi, Karen Heylighen, porte-parole de l'association, dans des propos relayés par l'agence Belga.
Les jeunes gens qui sont actuellement présents sur place peuvent quant à eux poursuivre sans crainte leurs vacances, après leur travail bénévole. Booworde donne malgré tout la possibilité à ceux qui le souhaiteraient de rentrer plus tôt au pays. Seules trois des 37 bénévoles auraient exprimé ce souhait.