Les Marocains et la mer. Ep1. Plongée dans l’histoire maritime du Royaume

Leïla Maziane, professeure d'histoire moderne à l'Université Hassan II Casablanca. Elle est spécialiste de l’histoire du patrimoine maritime et portuaire marocain.

Le 12/08/2023 à 14h31

VidéoEn quatre épisodes, plongée dans le riche passé maritime du Royaume, entre corsaires de Salé et enjeux diplomatiques, avec Leïla Maziane. Aujourd’hui, cette experte nous fait découvrir les relations entre les Marocains et la mer, une saga qui s’étire sur presque 3.000 ans.

La mer, cette vaste étendue saline, a depuis toujours été au cœur de l’histoire humaine, un trait d’union entre les peuples et les continents. «Au Maroc, la relation avec la mer n’est pas nouvelle. Elle est profondément enracinée dans le temps, une histoire qui date de près de 3.000 ans», indique Leïla Maziane, spécialiste de l’histoire et du patrimoine maritime et portuaire marocain.

Pour cette experte, l’histoire maritime du Maroc reste un domaine à explorer. «Si de nombreuses sources permettent de documenter la période à partir du 19e siècle, l’époque antérieure demeure plus nébuleuse», signale-t-elle.

La position stratégique du Maroc, pays bordé par l’océan Atlantique à l’ouest et la mer Méditerranée au nord, lui a toujours conféré une importance particulière. Il s’agit, selon cette chercheuse, d’un double visage maritime qui a ouvert d’innombrables perspectives géopolitiques et économiques. «Le Royaume est le seul pays arabo-musulman à s’ouvrir sur deux façades maritimes, ce qui lui a conféré une formidable capacité d’influence dans le monde extérieur, tissant ainsi des liens diplomatiques forts qui ont duré de nombreux siècles», fait-elle observer.

Leïla Maziane souligne que la période médiévale est indissociable de la mer. Elle rappelle que lorsque Tariq ibn Ziyad décida de conquérir l’Andalousie, il embarqua sur une importante flotte pouvant transporter 12.000 hommes, ajoute-t-elle. De même, les Almoravides, en un quart de siècle, fondèrent un empire «où le soleil ne se couchait jamais», grâce à une flotte de près de 300 unités maritimes, s’emparant notamment des îles Baléares.

À travers le temps, l’intérêt des nouvelles générations pour la mer semble croissant. «Une prise de conscience que la mer est non seulement une ressource mais aussi un héritage, une histoire à redécouvrir, à célébrer et à transmettre», conclut cette spécialiste de l’histoire et du patrimoine maritime et portuaire marocain.

Par Achraf El Hassani et Khadija Sabbar
Le 12/08/2023 à 14h31