L’amande marocaine perd du terrain au profit de celle importée des Etats-Unis. C’est ce que vient de confirmer une nouvelle étude menée par des chercheurs de Rekolt, spécialiste des études de marché.
Dans son édition du mercredi 13 juillet, Al Akhbar se fait écho des principales conclusions de cette étude. Et la première est que l’amande produite au Maroc a un meilleur goût et dispose de valeurs nutritionnelles supérieures. Pourtant, elle est devenue moins compétitive que celle importée, notamment des Etats-Unis. Cette dernière est jugée moins chère, alors que le rendement des amandiers marocains est en stagnation depuis 20 ans.
Toujours d’après les données rapportées par le quotidien, le Maroc a tout pour imposer ses amandes sur les étals. Le pays dispose de la troisième plus grande superficie d’amandiers au monde, avec 209.000 hectares recensés en 2020, derrière l’Espagne (719.000 ha) et les Etats-Unis (506.000 ha). Cette superficie lui permet de produire nettement moins que ses concurrents, avec une part de 2% seulement de la production mondiale. Cependant, cela devrait permettre au royaume d’atteindre une autosuffisance. Cela se ressentait d’ailleurs au niveau des statistiques locales puisqu’en 2017, par exemple, plus de 90% des amandes consommées au Maroc étaient produites localement.
Mais la situation s’est rapidement inversée, rapporte le quotidien qui explique qu’en 2021, plus de 85% de la consommation locale était importée de l’étranger, principalement des Etats-Unis. D’après l’étude en question, cela prouve un changement radical, au moment même où le Maroc connaît une forte tendance de remplacement des amandiers.
Par ailleurs, les données détaillées de l’étude telles que rapportées par le journal font état d’une consommation de 30.000 tonnes d’amandes au Maroc chaque année. Elle était d’environ 27.000 tonnes en 2017, dont 97% produites localement. Ce taux est passé à 91% en 2018 pour 28.000 tonnes consommées, et a même baissé à 78% en 2019. Cette année-là coïncidait, pour rappel, avec la levée complète des barrières douanières à l’importation sur l’amande américaine, ce qui avait immédiatement permis à cette dernière d’atteindre une part de marché de 21%, avant de monter graduellement les années suivantes, faisant passer la part des amandes marocaines à 46%, puis à 15% seulement en 2020 et 2021 contre respectivement 52 et 83% pour l’amande importée.
Du côté de la production, pourtant, le rythme de croissance semble toujours au rendez-vous. En 20 ans, la production a même doublé, passant de 14.300 tonnes en 2000 à 29.600 tonnes en 2020. Alors, cette production qui n’est plus consommée localement est-elle destinée à l'exportation? La réponse de l’étude est catégorique: non. Et c’est assez problématique puisque cela revient à dire que cette production n’est consommée ni localement ni à l'étranger. Moins de 1% de la production nationale est destinée à l’étranger, notamment les amandes amères destinées au secteur des cosmétiques, au moment où la demande mondiale est à 1,5 million de tonnes et croît de 5% par an.