L’affaire BNDE refait surface: prison ferme pour l’ex-PDG, Farid Dellero

Dans un quartier de la prison centrale de Kénitra.

Revue de presseVingt ans après, l’affaire de la BNDE refait surface. Son ex-PDG, Farid Derello, a été à nouveau condamné. Cette revue de presse est tirée d’un article d’Al Akhbar.

Le 21/11/2024 à 19h51

Vingt ans après le début de l’affaire, un nouveau jugement prononcé par la Chambre d’appel des crimes financiers a condamné l’ex-PDG de la Banque nationale de développement économique (BNDE), Farid Dellero, à une peine de prison ferme et à verser plus de cent millions de dirhams de dommages et intérêts pour dilapidation et détournement de deniers publics.

L’affaire de la BNDE avait éclaté en 2004. Un rapport de l’Inspection générale des finances avait pointé des dysfonctionnements en lien avec des opérations immobilières, des appels d’offres et des mains levées concernant des crédits non recouvrés. À ce sujet, des représentants légaux de la banque avaient saisi le ministre de la Justice. L’inspection avait alors conclu à d’importants dommages financiers subis par la banque et une enquête avait pointé du doigt la responsabilité de l’ex-PDG et de l’un de ses clients.

Al Akhbar, qui rapporte l’information dans son édition du vendredi 22 novembre, précise que la justice a prononcé cette fois un jugement différent des précédents. En effet, rappelle le journal, l’affaire avait déjà été jugée en 2010 en première instance, puis en 2013 en appel, avant que la Cour de cassation ne renvoie le dossier à la chambre en charge des crimes financiers à Rabat en 2016.

À l’époque, le principal accusé et son complice, Abdelhak Benslimane, un client de la banque au moment des faits et qui est depuis en fuite, avaient été condamnés à quatre ans de prison ferme. Le jugement prévoyait que les deux accusés versent des dommages et intérêts respectivement de 200 et 100 millions de dirhams au profit de la partie civile, et l’expropriation de l’ensemble de leurs biens immobiliers et mobiliers et de leurs comptes bancaires et actifs dans la limite des sommes dues.

Dans son nouveau jugement, la chambre a donc condamné l’ex-PDG de la banque à deux ans de prison, dont un ferme, une amende de 150.000 dirhams et des dommages et intérêts au profit de la partie civile de plus de 145 millions de dirhams.

Comme l’explique Al Akhbar, on croyait le dossier clos après le jugement en appel, mais la décision de la Cour de cassation prononcée en 2016 l’a finalement maintenu ouvert jusqu’à mercredi dernier. L’ex-PDG avait, pour rappel, déjà purgé une peine de huit mois de prison en 2008 avant d’être libéré sous caution.


Par Fayza Senhaji
Le 21/11/2024 à 19h51