Laâyoune. Comment l’Institut africain de recherches agricoles dynamise le rendement des cultures

L'Institut africain de recherches agricoles de Laâyoune est un projet royal d’envergure, pensé pour répondre aux défis uniques du Sahara.

Le 28/10/2025 à 10h00

VidéoL’Institut africain de recherches agricoles met la science au service des défis du Sahara. Agriculture, élevage, gestion de l’eau et valorisation des chameaux, l’établissement innove pour créer des solutions adaptées aux terres arides.

À Foum El Oued, à 25 kilomètres de Laâyoune, l’Institut africain de recherches agricoles se présente comme un projet royal d’envergure, pensé pour répondre aux défis uniques du Sahara.

Né de la série de projets lancés par le roi Mohammed VI lors de sa visite à Laâyoune en 2015, dans le cadre du Nouveau modèle de développement des provinces du Sud, l’institut a ouvert ses portes à la recherche appliquée. Laâyoune est ainsi devenue un véritable pôle scientifique, soutenu par des équipements modernes et performants.

Cette institution mobilise chercheurs, laboratoires et technologies de pointe pour améliorer l’agriculture, l’élevage et la gestion de l’eau dans cette région aride, tout en valorisant les ressources locales, notamment les chameaux et les cultures adaptées au désert.

Selon Lamfadel Akouissni, directeur de l’institut, en cinq ans, cette institution a réussi à développer des cultures adaptées aux conditions désertiques, notamment la plante biobanicum, largement adoptée par les producteurs locaux comme aliment pour les moutons et les chameaux.

Le sixième anniversaire de l’institut a été marqué par l’enregistrement de plus de cinq brevets couvrant les cultures, l’élevage et des projets de dessalement de l’eau, qui contribuent à la création d’entreprises agricoles et coopératives, stimulant ainsi le développement économique des trois provinces du Sud.

Depuis son ouverture, l’institut s’est donné pour mission de revitaliser les sols arides et d’accompagner le développement durable de la région. Les chercheurs expérimentent des techniques agricoles innovantes, comme l’utilisation de fertilisants de haute technologie, le mélange de différentes plantes fourragères et la mise en place de cultures résistantes à la salinité et aux conditions extrêmes du désert. Les installations modernes, notamment des serres à contrôle environnemental, permettent aux experts et aux étudiants de tester et d’évaluer des interventions susceptibles de transformer la productivité agricole et l’élevage local.

Comme le souligne Denis Ashilangi, professeur chercheur, présent à l’institut depuis 2021: « Nous collaborons avec des entités reconnues pour développer des systèmes de culture durables qui revitalisent les sols du sud du Maroc. Les serres modernes nous permettent de tester des interventions pour améliorer l’agriculture et l’élevage, tout en optimisant l’utilisation des ressources naturelles et des technologies adaptées à la région.» En parallèle, l’institut développe des solutions pour l’eau et les sols, essentielles dans un territoire où la rareté des ressources constitue un défi quotidien.

En cinq années seulement, l’institut a déjà déposé plusieurs brevets dans les domaines agricole et hydrique et a mis en place des programmes concrets pour soutenir producteurs et coopératives locales. Ses six laboratoires spécialisés — chimie végétale, chimie moléculaire, microbiologie, culture de tissus, analyses physico-chimiques et acrobioprocés — fournissent aux chercheurs les outils nécessaires pour transformer les recherches en solutions pratiques. Ces innovations permettent d’améliorer la productivité agricole, de valoriser l’élevage de chameaux et de renforcer les capacités des acteurs locaux.

Au-delà de la recherche scientifique, l’institut agit comme un moteur de développement économique et social pour Laâyoune et les provinces du Sud. Il forme les acteurs du terrain, soutient l’innovation locale et valorise les ressources naturelles de la région.

Ses équipements sont également mis à disposition des non-académiques, notamment les coopératives locales, qui bénéficient de formations en agriculture, élevage et cosmétique naturelle. Grâce à ces initiatives, l’Institut africain de recherches agricoles est devenu une fierté pour Laâyoune et un moteur de progrès durable, transformant la recherche scientifique en bénéfices concrets pour les habitants et la région.

Par Hamdi Yara
Le 28/10/2025 à 10h00