Dans une affaire révélatrice des lacunes de la ville, le tribunal administratif de Tanger a ordonné à la commune de dédommager une municipalité française à hauteur de 4.200.000 dirhams. En cause, l’utilisation arbitraire de la moitié d’une parcelle foncière, propriété conjointe de la collectivité française, pour y implanter un cimetière – sans son accord ni indemnisation préalable, rapporte Al Akhbar dans son édition du week-end (26 et 27 juillet). La municipalité française a saisi la justice, dénonçant une expropriation menée en violation des procédures légales.
Elle accuse le conseil de Tanger d’avoir exploité, de manière illicite, un bien dont elle détient la moitié des droits, sans autorisation ni consultation. Pour étayer ses revendications, la plaignante a produit devant le tribunal des documents officiels et des titres fonciers attestant de sa copropriété légitime. Exigeant soit la restitution intégrale de ses droits, soit une compensation financière, elle a obtenu du tribunal la mise en place d’une expertise judiciaire, supervisée par un huissier, afin d’évaluer les préjudices subis.
Ce litige s’inscrit dans une série de contentieux qui érodent la crédibilité de la gouvernance du conseil de la commune de Tanger, relaie Al Akhbar. Selon des sources autorisées, la commune aurait enregistré, en l’espace d’une année, des pertes avoisinant 42.000.000 de dirhams en raison de condamnations liées à des erreurs administratives et à des conflits fonciers. Avec près de 19 % des jugements défavorables aux institutions publiques marocaines, la capitale du détroit se distingue malheureusement comme l’une des entités les plus souvent sanctionnées par la justice.








