Indécent! Quand des enseignants profitent du confinement pour verser dans l’amateurisme

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Offusqués, les parents d’élèves d’une école privée de Rabat ont eu la désagréable surprise de recevoir un document haut en couleurs de la part de l’enseignant de leurs enfants, scolarisés en CE1.

Le 03/04/2020 à 14h44

Télé-enseignement ne veut pas dire vacances pour les enfants, ni d’ailleurs, faut-il le rappeler, pour les professeurs, dont certains ont tendance à verser dans l’amateurisme sous prétexte de confinement.

A Rabat, les parents d’élèves d’une classe de CE1, dans un établissement privé, ont ainsi eu une sacrée surprise en recevant une feuille d’exercice à compléter par leurs enfants.

Un dessin en noir et blanc, illustrant une maman lapin promenant en landau ses lapereaux, sous lequel sont indiquées plusieurs options à choisir pour décrire au mieux l’image. «Coche ce que tu vois» indique la consigne. Jusque-là tout va bien…

Mais à y regarder de plus près, certaines des options visant à décrire le dessin sont pour le moins farfelues, du moins d’un point de vue orthographique.

© Copyright : DR

«Des poues», «une barrage», «une drapeau» et «une champion», figurent ainsi parmi les options à cocher…

Après avoir tenté de faire chanter l’Etat, certaines écoles privées menacent les parents d’élèves et dispensent un enseignement médiocre à leurs enfants.

La première question qui nous vient à l’esprit de prime abord est: "de qui se moque-t-on?". Confinement ne veut pas dire relâche totale du niveau, et encore moins une occasion de faire fi d’un tant soit peu de professionnalisme et d’éthique.

L’inquiétude des parents, en recevant ce type de documents, est grande. Car comment savoir si les professeurs qui se permettent d’employer des "outils pédagogiques" d'un niveau aussi médiocre ne s’en servent pas aussi toute l’année à l’insu des parents?

Pire encore, ces professeurs sont-ils seulement conscients que le document en question est truffé de fautes ou leur niveau est-il à ce point médiocre qu’ils ne font pas eux-mêmes la différence?

De telles erreurs ne sauraient être tolérées par des établissements scolaires dignes de ce nom qui, jusqu’à preuve du contraire, n’ont pas renoncé au paiement des frais de scolarité du 3ème trimestre par les parents, malgré l'instauration de l'état d'urgence sanitaire.

Ce type de faux pas passe d’autant plus mal qu’il y a quelques jours, la Fédération de l’éducation privée au Maroc et l’Union des grandes écoles se sont attirées les foudres des Marocains en raison d’un courrier, adressé au chef du gouvernement, sollicitant l’aide de l’Etat pour éviter un éventuel "gel des salaires".

Ayant reçu une fin de non-recevoir de la part de l'Etat, ces mêmes écoles privées se sont alors retournées vers les parents d'élèves, en exigeant le paiement des frais de scolarité du dernier trimestre et en allant même jusqu'à les menacer de ne pas admettre en classe les élèves ne s'étant pas acquittés de ces frais, voire de les priver du passage de leurs examens ou encore de l'attestation leur permettant de s'inscrire dans un autre établissement scolaire.

Pour des parents qui parviennent déjà difficilement à comprendre et à suivre des augmentations annuelles aussi indécentes qu’injustifiées de la part des écoles privées, la coupe est pleine.

Par Leïla Driss
Le 03/04/2020 à 14h44

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Ce qui est clairement "dénoncIable" c'est le fait que DE représentants d'écoles privées fassent le chantage avec les salaires des enseignants,pour obtenir de revendications.En tant que petites entreprises ;elles doivent s'aligner sur les autres secteurs.Elles ne doivent oublier qu'elles sont des entités économique donc sensées pouvoir et savoir gérer leurs trésoreries. Grande NUANCE cependant;le secteur pour le moment est un fourre-tout;par rapport aux niveaux des enseignants en termes de formation générale et pédagogique. Mais aussi en termes de qualité de gestion administrative et financière.Rares sont les enseignants qui sont payés dans les normes ce qui fait que le métier reste un refuge en attente de meilleures situations professionnelles.Ce qui n'encourage pas les meilleurs éléments ou des enseignants à exceller dans leurs métiers. Sur le plan globale,c'est la volonté de l'Etat de développer ce secteur.Pour le primaire,le secteur privé va dominer dans qqs années....prévu par le fameux PAS. Nous parents,devrons avoir la possibilité de faire un choix entre privé public et entre établissements;c'est la réalité qui l'exige ,on ne doit tremper dans le mensonge.Nous sommes au début, l'avenir serait meilleur et.....sélectif .MERCI.

comme quoi les pseudo enseignants du privé ont des progrès a faire ou tout simplement des formations adéquates a recevoir….il est vrai qu'au vu de leur salaire de misère, il faut juste leur demander le minimum..

C'est pas étonnant que les gens se méfient des journalistes,quand on observe les amalgames et les généralités faites dans cet article..Mais il ne faut pas généralisé comme vous venez de le faire. Prendre un document de travail d'une école privée, et exposé ces erreurs afin de valider l'incompétence des écoles privées en général c'est pathétique... comme si la diversité dans la qualité des enseignements n'était pas connue... je suis enseignant dans le privée et nos méthodes de travail non absolument rien avoir avec ces supercheries. Soyez un petit plus dans la nuance et faites un vrai travail d'investigation plutôt que d' être dans de l'amateurisme pur. Dieu interdit d'être injuste, soyez objectifs dans vos analyses si vous êtes croyants. Vous informez les gens c'est une énorme responsabilité.

Qu'en pense Mr le 1er ministre. Et Mr AMZAZI EST IL AU COURANT ? Pourquoi ne fait il jamais rien face aux prix exorbitants de l'assurance et le chantage pratiqué par ses amis du privé?

La raison d’État, au sens conventionnel, incite tout entreprise à reconvertir sa ligne de production au service de la nation qui l’héberge. Se coordonner à la demande des autorités pour assurer la disponibilité des produits au bien de la santé et la sécurité publique. Mais lorsqu’il s’agit d’une école privée, oeuvrant dans le secteur de l’éducation, le minimum attendu, en temps de crise telle nous connaissons en ce moment, est de s’aligner sur les pratiques d’une école publique. Le minimum à rendre à sa communauté. Par leurs actes constatés hors contexte, ces écoles privées se déclarent elles-mêmes coupables de haute trahison. Prendre ce terme au sens propre et non au figuré. Au delà de la numératie et de la littératie, l'école est un agent de transmission des valeurs linguistiques et culturelles, en adéquation avec notre Constitution, qui est la chartre de conduite institutionnelle. La crise de notre organisation éducative réside plutôt dans une crise des valeurs, beaucoup plus que des moyens ou des logistiques. Nous avons besoin des professionnels engagés moralement envers les élèves et qui sont constamment sensibles aux facteurs qui influencent leurs apprentissages.

Excellent article. Nous souhaitons qu'il aura d'autres articles qui mettent à nu ces pratiques inadmissibles. Merci infiniment

Au secours!Le ciel menace de nous tomber sur la tête :d'abord la pandémie,le confinement ,puis les enseignants,euh...un enseignant,un seul et m...non, les écoles privées,pardon,une école privée.Arrêtez de nous faire chier avec votre manie maladive de tout mélanger sans hésiter à recourir au mensonge.De quel droit ,vous généralisez ?Et puis,de qui tenez-vous que les écoles privées ont menacé les parents d'un enseignement médiocres pour les enfants.A propos,ce ne sont pas les enfants qui s'acquittent ou non des frais,mais les parents dont certains ont menti en prétendant avoir été menacés alors qu'au pire,certains administrateurs les auraient mis en garde contre la faillite éventuelle de leurs établissements.

Lorsque que le Maroc comprendra qu'il faut remplacer le français par l'anglais ( qui n'est pas avec un passé coloniale comme le français ou l'espagnol ) il commencera à devenir une grande puissance économique. L'anglais est la langue de la science, des nouvelles technologies, du commerce international, des investissements étrangers..... Il suffit de comparé avec les pays asiatique qui ont réussi à devenir des géants économique grâce à l'anglais. Les investisseurs en provenance des pays anglophone ( USA, Royaume-Uni, Irlande, Canada, Australie, pays asiatique )ne veulent pas venir au Maroc à cause de la non maîtrise de l'anglais. Et en plus l'anglais est tellement plus facile question grammaticale, orthographe, qu'on enlèvera un énorme poids à nos enfants. Tant que le Maroc est lié au français, il restera sous développé malheureusement, tout comme les pays d'Afrique subsaharienne.

Bonjour, A vouloirs bien les instruires dans le privé la plupart du temps uniquement pour ce distingués, les voilas donc bien servi.....Sachez que dans ce genre d établissement Le plus gros de l effectif l est uniquement par cooptation, et non par compétence.

Franchement les fautes de ce documents ne sont rien devant les fautes quotidiennes commises sur place (dans les classes) au niveau des écoles du public et du privé. Nos citoyens et nos journalistes ne doivent pas jouer à faire semblant de découvrir l'état de délabrement de nos principaux secteurs vitaux au Maroc. Nos derniers gouvernements n'ont cessé au cours de ces dernières décennies de pousser le service public vers l’abîme en essayant de se débarrasser de ce secteur au profit du privé dont le seul soucis est le gain d'argent. De plus, la seule consigne donnée aux enseignants c'est l'augmentation des pourcentages de réussite au dépend d'une formation de qualité. La preuve, des blâmes sont envoyés aux établissements dont le taux de réussite est faible ce qui pousse la plupart des enseignants à déprimer car ils se voient plus au moins contraint à donner des notes élevées à des étudiants nuls qui deviendront dans l'avenir nos futurs enseignants et surtout nos futurs dirigeants. Pauvre Maroc!!!

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