Des scènes surréalistes se sont déroulées dans les quartiers de Rabat, dimanche 9 avril en début d’après-midi, et ont largement été partagées sur les réseaux sociaux: une vraie corrida, avec pour protagonistes deux bovins qui sillonnaient les avenues de la capitale, parfois en plein milieu de la chaussée.
«C’était un fait délibéré pour nous prouver que les bovins importés du Brésil étaient en bonne santé», lâchent des internautes, visiblement inventifs, sur les réseaux sociaux. «Même les bovins ne tolèrent pas la monotonie de Rabat et veulent déguerpir», renchérissent d’autres, dans une veine plus ironique.
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«Les Rbatis arrivent même à égarer des vaches», ajoutent encore d’autres, des internautes casablancais selon toute vraisemblance. Mais trêve de plaisanteries! Selon les autorités locales, interrogées par nos soins, Le360 a pu reconstituer le film des événements.
En début d’après-midi de ce dimanche ensoleillé, un camion met le cap sur les abattoirs communaux du quartier Akkari. À bord, une dizaine de bovins qui devraient y passer la nuit pour être abattus ce lundi 10 avril, et finir dans les présentoirs et réfrigérateurs des bouchers de la capitale.
Sauf que dans ce lot de dix têtes, deux bovidés n’étaient pas du même avis et ont réussi à tromper la vigilance de tout le monde pour s’échapper des abattoirs.
Avec leur charge moyenne de 600 kilogrammes, le premier a mis le cap sur l’Agdal, en direction de la gare ferroviaire. Le deuxième parcourait le quartier Yaâcoub El Mansour, en direction de la gare routière, suscitant panique et stupeur parmi les automobilistes.
Après plus d’une heure et demie de fuite, expliquent les autorités locales, les deux bêtes ont été maîtrisées avec l’aide de volontaires et ramenées aux abattoirs grâce à des véhicules mobilisés par la mairie.
À l’heure où nous publions ces lignes, les deux bovins ne sont peut-être plus de ce monde, et ils devraient, probablement dans la soirée, finir dans les assiettes de consommateurs. Mais les habitants de Rabat ne sont pas près d’oublier leur «prestation» dans les artères de la capitale. Et Dieu merci, leur «grande évasion» n’a pas fait de dégâts.