Des feux de forêt se sont déclarés en France, au Portugal, en Espagne et au Maroc simultanément, corrélés à la hausse sans précédent des températures. Le quotidien Al Akhbar rapporte, dans son édition du week end (16 et 17 juillet), que les habitants des provinces de Larache et de Taza ont vécu, mercredi dernier, des moments effrayants après le déclenchement d’un incendie qui a détruit des milliers d’hectares de massifs forestiers. L’éditorialiste d’Al Akhbar souligne que ce drame n’est qu’un échantillon de ce que notre pays pourrait affronter comme catastrophes et autres risques naturels.
La vérité est que les feux de forêt de Larache ont démontré, encore une fois, qu’il existe une grande défaillance au niveau de l’exécution du programme de gestion intégrée des risques de catastrophes et de la capacité à les affronter. A cela il faut ajouter l’absence de gestion proactive qui dépasse la démarche traditionnelle fondée sur une approche réactive dans la gestion de la crise. Le drame de Larache a prouvé que des centaines de conseillers et de présidents de communes ont versé dans le commerce de la misère humaine tandis que d’autres se sont contentés de prendre des selfies avec des habitants désemparés pour marquer des points électoraux.
L’éditorialiste du quotidien Al Akhbar souligne que l’opérationnalité des sapeurs-pompiers, des matériels et des cadres a été mise à rude épreuve par l’incendie de Larache. Il est certain qu’il existe une direction et une volonté pour s’adapter à toute situation d’urgence. Mais notre pays a grandement besoin de former des équipes complémentaires de sauveteurs aguerris afin qu’ils puissent affronter, de façon optimale, les incendies et autres catastrophes naturelles. Encore faut-il préciser que l’incendie qui a ravagé des dizaines d’hectares de terres agricoles pose, avec plus d’acuité, le problème du régime d'indemnisation des risques de catastrophes naturelles.
Il est vrai que notre pays adopte deux sortes de système d’indemnisation: le régime assurentiel pour les victimes possédant des contrats d’assurance et celui géré par le Fonds de solidarité contre les évènements catastrophiques (FSEC) en faveur des personnes qui n’ont pas d’assurance. Mais tout cela n’est qu’un écran de fumée ou un leurre politique car nombreux sont les Marocains qui ont perdu leurs terres, leurs maisons et leurs cheptels dans des catastrophes naturelles et qui n’ont jamais été indemnisés.