Le juge de la Chambre criminelle en charge des crimes financiers près la Cour d’appel de Fès a décidé hier, mardi 13 février 2024, de reporter au 5 mars prochain le procès de 33 personnes, accusées d’être impliquées un trafic de nouveau-nés enlevés dans des hôpitaux publics de Fès.
Parmi les 33 mis en cause, poursuivis en état d’arrestation, il y a deux médecins, deux infirmiers, 16 agents de sécurité, deux techniciennes et un agent administratif, relaie Al Ahdath Al Maghribia de ce jeudi 15 février 2024.
Les prévenus, entre autres poursuivis pour «traite d’êtres humains», «dilapidation de deniers publics», «trafic d’influence» et «chantage», à des degrés divers, opéraient au Centre hospitalier universitaire (CHU) Hassan II, à l’hôpital El Ghassani et l’hôpital Ibn Al Khatib (dit «Cocard»).
Le tribunal, qui a refusé lors de la dernière audience d’accorder aux accusés leur mise en liberté provisoire, a accepté la demande d’un délai de leurs avocats, pour leur permettre d’étudier le dossier de leur client, afin de préparer leur défense.
Les accusés ont comparu devant le juge de la Chambre criminelle en charge des crimes financiers près la Cour d’appel de Fès via une visioconférence, depuis une salle dédiée à cet effet dans la prison Bourkaiz de Fès.
La Brigade régionale de la police judiciaire de la wilaya de la Sûreté de Fès avait préalablement déféré les accusés devant le procureur général du Roi, après avoir procédé à leur interpellation, en coordination avec les services de la Direction générale de la surveillance du territoire (DGST).
Après avoir procédé à leur audition, le le 2 février dernier, le magistrat a décidé de poursuivre 32 d’entre eux en état d’arrestation, et un seul en état de liberté. Le cas d’une infirmière a quant à lui été classé sans suite, pour «insuffisance de preuves».
Selon Al Ahdath Al Maghribia, dans cette affaire, quatre agents de sécurité sont poursuivis pour les chefs d’inculpation de «traite d’êtres humains», «trafic d’influence» et «corruption», onze autres également pour des faits de «corruption», de «trafic d’influence», mais aussi de «falsification de certificats médicaux» et de «chantage», et un seul se retrouve sous le coup de poursuitres judiciaires pour des faits de «corruption» et de «trafic d’influence».
Quatre femmes se retrouvent quant à elles poursuivies pour le chef d’accusation de «traite d’êtres humains», mais aussi de «détournement de fonds», de «dilapidation de deniers publics» et d’«usurpation de fonction».
Par ailleurs, le procureur général du Roi en charge de cette affaire a aussi retenu les chefs d’accusation de «corruption», de «dilapidation de deniers publics» et de «trafic d’influence» à l’encontre d’un médecin exerçant à l’hôpital El Ghassani, et un autre praticien se retrouve poursuivi en état de liberté provisoire pour des faits de «falsifications» et d’«utilisation frauduleuse de certificats médicaux».
Les deux infirmiers appartenant à ce réseau se sont quant à eux retrouvés sous le coup de poursuites judiciaires pour des faits de «corruption», de «participation à la falsification de certificats médicaux», d’«avortements», de «trafic d’influence» et d’«usurpation de fonction».
Deux techniciennes qui exerçaient au CHU Hassan II et à l’hôpital El Ghassani sont quant à elles accusées de «corruption» et de «trafic d’influence», et un agent administratif de l’hôpital Ibn Al Khatib (dit «Cocard») se retrouve sous le coup de poursuites judiciaires pour des faits de «détournements de fonds», de «dilapidation de deniers publics», de «corruption», de «trafic d’influence» et de «participation à la falsification de certificats médicaux».