Fès: la démolition d’une porte historique provoque la colère des habitants

Au sein de l'ancienne médina de Fès.

Revue de presseDes acteurs de la société civile de Fès dénoncent la démolition d’une partie d’une porte historique à Fès, Bab Sid L’Aouad, pour y installer un parking. Une revue de presse d’Assabah.

Le 26/02/2024 à 20h29

La démolition d’une partie de Bab Sid L’Aouad, dans le quartier R’Cif de Fès, pour y installer un parking pouvant accueillir une quarantaine de véhicules, provoque la colère des habitants. Des commerçants et des acteurs associatifs se sont dits surpris de la destruction de ce monument historique, situé dans l’une des entrées les plus fréquentées de l’ancienne médina.

Selon Assabah de ce mardi 27 février 2024, la démolition de cette porte ancienne intervient peu après l’édification d’une autre entrée en forme d’arche, une infrastructure financée par la Banque mondiale et inaugurée par un ancien ministre, lors du mandat communal précédent.

Plusieurs membres de la société civile dénoncent cette opération et critiquent l’absence d’un affichage explicatif à ce propos. L’ONG «Aujourd’hui Fès», qui a constaté l’étendue de la démolition, appelle les autorités à respecter le patrimoine architectural de l’ancienne médina, en ce qui concerne l’ensemble de leurs interventions dans ces lieux.

Assabah précise que Abdelhay Arrais, président de cette association, exhorte les autorités à se concerter avec les associations professionnelles d’artisans et de commerçants avant de mener toute opération de ce type, d’autant que le chantier actuellement en cours intervient à la veille du Ramadan et des festivités et rituels qui l’accompagnent, une période impulsant un regain de l’activité économique dans l’ancienne médina.

Selon ce militant associatif, toute intervention sur un élément du patrimoine architectural de l’ancienne médina de Fès nécessite de respecter les premiers concernés (les habitants, les commerçants et les artisans) qui seront impactés, et de communiquer avec eux.

Interrogée par le quotidien, Rim Chabat, fille de l’ancien maire de la ville de Fès, Hamid Chabat, et députée au Parlement, s’est dite du même avis et a tenu à insister sur l’adoption d’une approche participative, prélude au lancement de tout projet. «Stop à toute entrave à la beauté et à la symbolique de la place menant au quartier R’Cif et aux atteintes au patrimoine de l’ancienne médina», a-t-elle aussi lancé, s’adressant aux autorités.

Par Khalil Rachdi
Le 26/02/2024 à 20h29