Étude: les discours de la haine gangrènent les universités marocaines

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Revue de presseKiosque360. Selon une récente étude réalisée par le Forum Méditerranéen de la Jeunesse au Maroc et le Conseil de l'Europe, le discours de la haine gagne du terrain dans les universités marocaines. Comment et pourquoi? Voici les détails dans cette revue de presse du quotidien Assabah.

Le 22/11/2021 à 19h27

«Le discours de la haine n’a pas une seule définition, mais sa portée est cernée par le contexte dans lequel il est prononcé. Il y a ceux qui le considèrent comme une forme de violence psychologique exercée contre une minorité et d’autres qui le définissent comme une forme de harcèlement». C’est ce qu’a montré une récente étude réalisée par le Forum Méditerranéen de la Jeunesse au Maroc et le Conseil de l'Europe dans les universités marocaines. Après la définition du concept, les résultats de l’étude ont conclu que le discours de la haine était en train de gagner du terrain dans les espaces universitaires marocains.

Selon le quotidien Assabah, qui se penche sur ce sujet dans son édition du mardi 23 novembre, les mouvements estudiantins sont les plus exposés à la haine (42 %), suivis par les homosexuels à hauteur de 39.2 %, des groupes religieux différents avec 31,4%, des femmes (30.2%) et de la gent masculine (18%). Ces discours se manifestent à l’occasion de célébrations d’anniversaires de l’un des mouvements estudiantins (37%), de la période des examens (26%), de la rentrée universitaire (22%). Ces indicateurs descendent nettement durant le mois de Ramadan à 8% et lors des fêtes religieuses à moins de 7%, fait remarquer l’étude.

Pour ce qui est du volet des étudiants étrangers au Maroc, poursuit le quotidien, l’étude a révélé que 41.4% des étudiants interrogés soutiennent entièrement l’idée que «les personnes sont libres d’exprimer leurs idées sans entrave», alors que 12% restent relatifs, 7.2% contre et 21.4% neutres.

L’étude a conclu que, parmi les espaces universitaires qui connaissent un niveau élevé de discours de haine, l'Université Ibn Zohr d’Agadir arrive en tête pour des raisons basées essentiellement sur la différence d’ethnicité. Car, indiquent les résultats de l’étude, cette université accueille un grand nombre d'étudiants natifs du Sahara et des régions amazighs. En deuxième position, l’étude a classé l'Université Cadi Ayyad de Marrakech, en soulignant les affrontements qui existent entre les étudiants de Kalaat Sraghna et les étudiants sahraouis.

Enfin, l'étude considère que le discours de la haine est «une sorte d'évacuation des frustrations sociétales et que l’université est un espace de liberté qui conduit à des confrontations verticales et horizontales qui s'étendent également à l'extérieur des murs des établissements universitaires».

Par Mohamed Younsi
Le 22/11/2021 à 19h27