Latifa Chérif se dit chanceuse de pouvoir venir en aide aux femmes atteintes du cancer du sein, une maladie qui touche annuellement 13.000 femmes au Maroc, soit un cas de cancer sur 8 femmes.
Invitée dans nos studios, la présidente – elle-même guérie d’une forme sévère de cancer du sein – a rappelé que, détectée précocement, la maladie est «guérissable à 100%». Latifa Chérif a également souligné que le cancer du sein constitue, au Maroc, le premier cancer féminin.
La députée a également attiré l’attention sur la dimension financière de la maladie. Le coût de la guérison reste cher au Maroc, a-t-elle souligné, rappelant à titre d’exemple que le prix d’une simple mammographie s’élève à 1.000 dirhams. Un obstacle majeur, en particulier pour les femmes les plus vulnérables.
Dans ce contexte, Latifa Chérif a appelé le ministère de la Santé à élargir le dépistage dans le monde rural auprès des paysannes et des femmes démunies. Et de souligner «qu’il faut accélérer les campagnes de dépistage chez les femmes rurales et qu’il faut par ailleurs que le ministère se modernise en établissant des statistiques officielle sur cette maladie».
Son association, a-t-elle affirmé, œuvre à «sensibiliser les femmes contre la maladie et à accompagner moralement et psychologiquement les femmes atteintes ou guéries». Selon elle, l’expérience du cancer, bien que douloureuse, peut devenir «un moteur de changement social». C’est le message porté par l’association Les amis du ruban rose, qui insiste sur le fait que le cancer n’est pas une fatalité, mais une bataille que l’on peut gagner.
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Elle a par ailleurs remercié vivement le cancérologue Naoufal Mamou de Casablanca pour son assistance bénévole à l’Association. Sur le terrain, l’association déploie en outre des caravanes médicales pour atteindre les zones rurales, l’objectif étant pédagogique à savoir apprendre aux femmes «l’autopalpation et identifier les signes d’alerte sans céder à la peur».
L’entretien a également pris une tournure politique. Interrogée sur la reconduction de Driss Lachgar à la tête de l’USFP pour un quatrième mandat consécutif, la militante a répondu sans détour. «C’est un leader, c’est l’un des dirigeants rares qui connait bien le monde politique et ses rouages dans ce pays», a-t-elle plaidé avant de souligner «qu’il est peut être en train de préparer la relève».
Entre combat personnel et engagement public, Latifa Chérif assume enfin ses ambitions électorales. Elle a conclu qu’elle se présentera aux élections législatives de septembre 2026 en tant que candidate USFP au suffrage universel directe. Un pas de plus dans un parcours où la lutte contre la maladie et la conquête politique se rejoignent autour d’un même fil conducteur: transformer l’épreuve en action.











