L’annonce par le ministère de l’Education nationale du début de la généralisation de l’enseignement de l’anglais, au niveau du collège public à compter de la rentrée prochaine, fait débat. Particulièrement dans le milieu de l’enseignement. Certes, écrit le quotidien Al Ahdath Al Maghribia dans son édition du week-end des 27 et 28 mai, l’intérêt porté à l’anglais dans l’enseignement ne date pas d’hier. Il remonte à 2014, date de la mise en place du baccalauréat international-option anglais. Mais depuis, le déploiement du processus se heurte à des difficultés.
En effet, explique le quotidien citant un cadre pédagogique, les premiers bacheliers issus de cette option n’ont pas pu suivre leur enseignement universitaire dans la même langue. Du coup, l’intérêt des élèves pour le bac international-option anglais a commencé à baisser. L’anglais, en tant que langue d’enseignement, peine toujours à s’imposer. Concernant la généralisation de son enseignement au collège à compter de la rentrée prochaine, elle reste tributaire de l’existence d’une politique linguistique claire, souligne le quotidien.
C’est cette politique linguistique qui devrait préciser la place de l’anglais dans le système de l’enseignement dans sa globalité. Il faut se rendre à l’évidence, ajoute le quotidien: la mise en place du baccalauréat international-option français va nettement plus vite que l’option anglais. Cela alors que, et tout le monde en convient, c’est l’anglais qui occupe la première place dans le domaine de la recherche scientifique.
Il va sans dire, poursuit le quotidien, citant le même cadre pédagogique, que l’avenir est à l’anglais et que le seul moyen pour faire réussir son intégration dans l’enseignement est la formation, la programmation et l’élaboration des curricula adaptés avec la participation des tous les acteurs pédagogiques.
De son côté, poursuit le quotidien, le Forum marocain du droit à l’éducation et à l’enseignement souligne qu’en décidant de généraliser l’enseignement de l’anglais, le ministère est désormais sur la bonne voie. Il est engagé sur la voie de ce que le Forum qualifie de «souveraineté linguistique», avec un système d’enseignement qui prend en compte l’intérêt des apprenants. Cependant, estime cette association, le ministère doit se donner le temps nécessaire pour réussir cette transition linguistique.
Le quotidien rappelle que le ministère vient d’adresser une circulaire aux académies régionales et autres services annonçant l’intégration progressive de l’enseignement de l’anglais dans le niveau secondaire collégial à partir de la prochaine rentrée scolaire. L’anglais n’est enseigné actuellement qu’à partir de la troisième année du collège dans le public. Le ministère prévoit d’étendre progressivement son enseignement à 10% des élèves de première année et 50% des collégiens en deuxième année dès la rentrée 2023-2024. La généralisation de l’apprentissage de l’anglais dans tous les collèges publics est prévue pour la rentrée 2025-2026.
Les élèves, précise le quotidien, bénéficieront de deux heures d’anglais par semaine pour chaque niveau du collège. Pour réussir ce chantier, une commission centrale de pilotage et de suivi, présidée par le secrétaire général du ministère et composée des responsables des directions centrales concernées, sera mise en place.