Enseignement à distance: des flops et des flops (infographie)

Un élève suit un cours à distance, à partir de son ordinateur à la maison.

Un élève suit un cours à distance, à partir de son ordinateur à la maison. . MAP

L’Instance nationale d’évaluation relevant du Conseil supérieur de l’éducation (INE-CSEFRS), a dévoilé, mercredi 29 septembre, une étude sur l’enseignement en cette période de pandémie. Peu d’aspects positifs et beaucoup de ratages. Explications.

Le 30/09/2021 à 12h05

Cette étude, réalisée en partenariat avec l’Unicef, intervient dans un moment particulier, où le Maroc, tout comme beaucoup de pays, a opté pour l’enseignement à distance comme mesure d’atténuation des pertes de temps scolaire et pour un maintien des services d’éducation, expliquent ses initiateurs. Cette expérience inédite a été riche en enseignements.

Les résultats de cette évaluation mettent en avant le vécu de l’expérience des enseignants et des élèves, d’une éducation livrée sous forme d’enseignement à distance, poursuit la même source. Les résultats sont édifiants à plus d’un titre, car, si 82,6% des enseignants sondés disent avoir pratiqué l’enseignement à distance, 67,1% affirment avoir un niveau moyen en maîtrise des technologies de l'information, et 13,5% n’en ont aucune maîtrise.

Avec cette étude, on découvre aussi que le ministère de tutelle s’est donné la peine de mettre en place la plateforme Telmid-Tice presque pour rien. Seuls 21,3% des enseignants disent l’avoir utilisée et aussi bien les enseignants que les élèves ont opté pour l'application WhatsApp à raison d'un taux de 70,4% du total des sondés.

L’enseignement à distance a également été marqué par une certaine idée de l'école buissonnière: de l'avis de 52% des enseignants, la présence des élèves aux cours a été faible, voire très faible.

L’enseignement à distance, affirme en substance cette étude, a aussi creusé les inégalités entre élèves. «Les enfants des familles à revenu faible ont dû faire face à des conditions d’apprentissage difficiles. Souffrant d’abord du manque de moyens ou de l’indisponibilité des équipements pour suivre les cours, ces élèves rapportent également d’autres contraintes liées, par exemple, à l’exiguïté du logement, au surpeuplement ou encore à un entourage familial peu encourageant», indique le document. Et cette situation a été encore plus pénalisante pour les élèves filles.

«Les filles, plus particulièrement, ont été davantage sollicitées pour les tâches ménagères au détriment de leur scolarité», expliquent les auteurs de cette étude, qui concluent que «si les disparités ont existé avant la période pandémique entre les milieux et les couches sociales, l’enseignement à distance les a exacerbées et a fait apparaître l’exclusion des élèves du milieu rural et des familles défavorisées».

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Par Rahim Sefrioui et Youssef El Harrak
Le 30/09/2021 à 12h05