La forte augmentation des quantités de déchets médicaux causée par la crise épidémiologique a révélé de graves carences dans les centres des sociétés de traitement de détritus hospitaliers. Le quotidien Assabah rapporte, dans son édition du mercredi 7 octobre, que ces entreprises ont tellement monopolisé ce secteur qu’elles sont devenues incapables de traiter d’aussi grosses quantités de déchets. Du coup, l’opération de traitement de ces rebuts a été réduite au seul découpage, sans passer par les phases de désinfection. Il faut rappeler que seules deux sociétés, situées à Ain Atik et Bouskoura, ont hérité des marchés de traitement des déchets.
La deuxième entreprise a été contrainte d’utiliser des dépôts anarchiques qui avaient fait l’objet d’une perquisition et d’une saisie par la gendarmerie royale. Le compte d’exploitation annuel de cette société a enregistré la réception d’une grosse quantité de déchets médicaux dépassant de loin sa capacité de production. Un différentiel qui a suscité beaucoup d’interrogations, notamment chez les professionnels dans ce domaine qui se demandent où sont passées les quantités en surplus.
Le quotidien Assabah rapporte que la gendarmerie de Bouskoura a fait une descente dans un dépôt de stockage non autorisé appartenant à une société leader dans le traitement des déchets. Les gendarmes ont saisi toutes les matières stockées et ont envoyé des échantillons au laboratoire pour analyse avant de prendre les sanctions qui s’imposent. Il faut rappeler que la loi prévoit des sanctions pénales allant de trois mois à deux ans de prison et une amende de 2 millions de dirhams pour tout auteur de stockage non autorisé.
Face à ces agissements dangereux pour la santé publique, les autorités locales ont, curieusement, affiché un silence assourdissant. Le ministre de l’Intérieur avait, pourtant, mis en garde contre tout manquement dans ce domaine, notamment en matière de traitement des eaux usées qui, selon des analyses, contribuent à répandre la pandémie du coronavirus.