Santé: des déchets hospitaliers dangereux dans des décharges publiques

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Revue de presseKiosque360. Selon la Direction des hôpitaux, pas moins de douze établissements publics évacuent leurs déchets dans des décharges publiques, sans aucun traitement préalable.

Le 16/02/2016 à 22h10

Akhbar Al Yaoum tire la sonnette d’alarme, dans son édition du mercredi 17 février! Pas moins de douze hôpitaux publics évacuent leurs déchets dans des décharges publiques, sans même les avoir traités. Un constat alarmant qui en dit long sur la gestion chaotique de ces produits très dangereux, aussi bien pour la santé des citoyens que pour l’environnement.

Le journal, citant des chiffres de la Direction des hôpitaux relevant du ministère de la Santé, indique que le Maroc a produit, l’année dernière, près de sept tonnes de déchets médicaux, dont cinq générées par le secteur public. En moyenne, les établissements de soins génèrent 0,5 kg/lit de déchets. Le hic, c’est que ces produits nocifs ne sont pas traités dans les règles de l’art et finissent dans des décharges publiques, avec les déchets ménagers.

Le quotidien révèle que certaines sociétés gestionnaires des déchets médicaux refusent de traiter les ordures des établissements situés dans des régions lointaines, à l’extrême-est et au sud du pays en particulier, en raison du coût élevé de cette opération. Du coup, lesdits établissements ont recours à des pratiques informelles pour se débarrasser de leurs déchets.Face à cette situation, le département de Elhoussaine Louardi semble désarmé. Selon le journal, des enquêtes avaient été ouvertes à l’encontre des hôpitaux hors- la- loi, mais elles ont vite été abandonnées.

La Direction des hôpitaux impose aux sociétés gestionnaires des déchets médicaux un cahier des charges strict qui les incite à respecter les dispositions du Code du médicament et de la pharmacie. Mais dans la pratique, la réalité est toute autre. L’expert en environnement, Mohamed Benjelloun, affirme ainsi que «la gestion des déchets hospitaliers est une véritable catastrophe ».

Évoquant une étude qu’il a réalisée avec un cabinet français, le spécialiste explique que les sociétés de gestion des déchets médicaux ne font qu’aggraver les choses. «Brûlés dans des pseudo-incinérateurs ou enfouis sous terre, ces produits finissent par se répandre dans l’air ou infiltrer la nappe phréatique, ce qui est très grave», souligne-t-il.

Par Ahmed Adoua
Le 16/02/2016 à 22h10