L’absence de services d’assainissement adéquats a transformé l’oued El Jawahir en un véritable point noir urbain, où les ordures s’entassent en l’absence de toute intervention des autorités. Cette situation a suscité l’indignation des activistes de la société civile, qui tirent la sonnette d’alarme face à une catastrophe environnementale imminente. Ils mettent en garde contre les risques que ce désastre pose à la santé des citoyens et à l’esthétique de cette zone historique.
De nombreux citoyens et artisans de Dar Dbagh, interrogés par Le360, ont exprimé leur frustration déplorant la dégradation de l’oued El Jawahir. L’accumulation de déchets dans ses eaux a conduit à des images répulsives, éloignant ainsi visiteurs et touristes.
Hassan Chelfi, propriétaire d’un magasin sur la place Lalla Yeddouna, attribue cette situation en grande partie au comportement des habitants: «Certains, hélas, jettent leurs déchets directement dans la rivière faute de poubelles dans les environs. Lors des visites de hauts responsables, la rivière est nettoyée et parfumée, mais dès leur départ, les déchets et les mauvaises odeurs réapparaissent.»
Oued El Jawahir à Fès transformé en décharge publique.(Y.Jaoual/Le360). le360
Pour sa part, Hicham Chelfi, riverain, observe que l’oued El Jawahir était autrefois propre avec une eau claire. Aujourd’hui, la dégradation des services d’assainissement et le manque de poubelles ont exacerbé la situation. «Nous souffrons de maladies respiratoires à cause des mauvaises odeurs et de piqûres de moustiques dues à l’accumulation d’ordures. Nous évitons d’ouvrir les fenêtres pour échapper aux nuisances.»
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Younes Boukili Idrissi, tanneur à Dar Dbagh Chouara, souligne qu’un budget important avait été alloué pour réaménager l’oued El Jawahir, inauguré par le Roi dans le cadre d’une série de projets de réhabilitation de la médina. Pourtant, les promesses n’ont pas été tenues. «La porte censée filtrer l’eau est fermée, et des petits barrages sur le ruisseau pourraient aider à son épuration, mais ils ne sont pas exploités.»
Idriss Najjari, également tanneur à Dar Dbagh Chouara, exprime sa déception: «Quelle sera l’image des touristes lorsqu’ils verront cet oued, qui devait être une destination touristique majeure? Cela nous met dans une position embarrassante et aura inévitablement un impact négatif sur le tourisme de la ville.»
Nous avons tenté de joindre le président de l’arrondissement de Fès-Médina pour obtenir son avis sur cette problématique, mais sans succès.