En Europe, des prisonniers marocains libres grâce au coronavirus

DR

Revue de presseKiosque360. Des détenus marocains incarcérés pour des infractions mineures bénéficieront d’un acquittement en Belgique et en France, nouveaux épicentres européens de la pandémie.

Le 18/05/2020 à 22h19

Dans son édition du 19 mai, Al Ahdath consacre un article aux prisonniers marocains qui, détenus en France et en Belgique, retrouvent leur liberté suite aux décisions prises par les gouvernements des deux pays, dans le but de réduire la pression des centres pénitentiaires et d'y limiter le risque d’infection au Covid-19. Au-delà du risque de contagion, le coronavirus, qui a sévi un peu partout en Europe, paralyse l’appareil judiciaire et contraint les avocats à suspendre leur activité. Le quotidien arabophone rapporte que seuls les détenus incarcérés pour des infractions mineures bénéficieront d’un éventuel acquittement. 

En Belgique, le gouvernement a procédé, sous la pression des associations des droits de l’Homme, à la libération de près de 1.000 détenus, parmi lesquels figure une dizaine de Marocains, détenteurs de la double nationalité ou d’une simple carte de séjour. S'appuyant sur les informations relayées par les médias belges, le journal rapporte que la décision de libération intervient suite à la détection de près de 22 cas de contamination, à une série de manifestations violentes au sein des centres de détention et en réaction à la sonnette d'alarme tirée par les organisations de défense des droits de l’Homme qui dénoncent régulièrement la surpopulation chronique des prisons et le risque d’infection des prisonniers, suite à la détection de dizaines de porteurs parmi les cadres fonctionnaires de nombreux centres pénitentiaires. 

Dans l’Hexagone, nouvel épicentre européen de l’épidémie, près de 10.000 prisonniers ont été libérés, dont une centaine de ressortissants d’origine marocaine incarcérés dans les prisons de Paris, Marseille, Lyon ou encore Toulouse. La crise sanitaire a paralysé le fonctionnement judiciaire français. Plusieurs audiences sont reportées à des dates ultérieures, à l’instar du procès fort médiatisé de 14 terroristes poursuivis dans l’affaire «Charlie Hebdo», le plus meurtrier des trois attentats de janvier 2015 à Paris. 

D’autres pays européens emboîtent le pas à la Belgique et la France, en réponse au cri d’alarme lancé par l'ONU qui a appelé à la libération urgente de détenus à travers le monde, pour éviter que la pandémie de Covid-19 ne fasse des ravages dans les prisons souvent surpeuplées. Pour rappel, la Haute-Commissaire à l’ONU, Michelle Bachelet, a exhorté les gouvernements et les autorités compétentes «à oeuvrer rapidement pour réduire le nombre de personnes en détention» en libérant, par exemple, «les détenus les plus âgés et ceux malades, ainsi que les délinquants présentant un risque faible».

Par Maya Zidoune
Le 18/05/2020 à 22h19