L’affaire du réseau d’émigration clandestine démantelé en 2019 vient de trouver une première conclusion dans le circuit judiciaire, avec la condamnation des accusés à plus de 180 ans de prison cumulés en première instance.
Désormais, la Chambre criminelle près le tribunal de Rabat a entamé de premières audiences pour la procédure d’appel de ce dossier, pour lequel une vingtaine de personnes sont poursuivies, dont des Marocains et des ressortissants de différents pays d’Asie, ainsi que d’autres pays de l’Afrique de l’Ouest.
En appel, toutes devront à nouveau répondre des accusations de «traite d’êtres humains» et d’«émigration clandestine».
Selon des interlocuteurs qu’Al Akhbar a interrogés pour ce lundi 1er avril 2024, sur les vingt personnes poursuivies, 16 le sont en état de détention, dont une jeune femme, originaire des Philippines, qui serait enceinte.
Quatre autres prévenus devraient, quant à eux, comparaître en état de liberté, après avoir déjà purgé la peine à laquelle ils avaient été condamnés en première instance.
Le quotidien explique que les prochaines audiences de ce procès ont été reportées jusqu’à la seconde semaine d’avril, afin de permettre aux personnes qui ont déjà purgé leur peine d’être présentes.
Al Akhbar rappelle que cette affaire avait éclaté il y a près de cinq ans à Témara, après une opération menée par les services de la Brigade nationale de la police judiciaire, qui avait permis de mettre en échec une tentative d’émigration clandestine de 135 personnes.
De nationalité marocaine, mais aussi originaires d’autres pays d’Afrique de l’Ouest et de différents pays d’Asie, ils tentaient de rejoindre les rives de l’Europe.
En attendant la programmation de leur «voyage», les candidats s’étaient tous réunis dans un immeuble de trois étages de Témara, «géré» par les membres d’un réseau d’émigration clandestine.
Les membres de ce réseau sont eux-mêmes originaires de différents pays d’Asie, comme les Philippines, ou d’Afrique de l’Ouest, comme le Cameroun, ou ce sont des insulaires d’Afrique, originaires des Comores.
Les origines diversifiées des membres de ce réseau avaient d’ailleurs nécessité la présence de plusieurs traducteurs, au cours des audiences au tribunal.
En tout, 23 personnes ont d’abord été entendues, puis poursuivies dans cette affaire. De graves chefs d’accusation ont été retenus contre elles, dont celui de «traite d’êtres humains».
Finalement, 20 personnes ont été condamnées et ont écopé de peines s’échelonnant de 4 à 15 années de prison ferme, suite au premier dénouement judiciaire de cette affaire, l’une des plus graves tentatives d’émigration clandestine de ces dernières années.