Le Maroc compte actuellement 7.564 écoles privées. Ces établissements accueillent plus de 1,2 million d’élèves, représentant ainsi 15% de la population scolaire du pays, contre 13,8% il y a deux ans. C’est ce qu’a annoncé Slimane Korchi, directeur adjoint chargé de l’enseignement privé auprès du ministère de l’Éducation nationale, lors d’une journée de réflexion sous le thème «L’éducation nationale: quel partenariat public-privé pour relever les défis de demain?», organisée le mercredi 26 juin par la Fédération de l’enseignement privé (FEP) à Casablanca.
Slimane Korchi a, par ailleurs, signalé que 70% de ces établissements se trouvent sur l’axe Casablanca-Kénitra. Selon Kamal Daissaoui, président de la FEP, cette concentration n’est pas anodine: elle répond simplement à une logique de marché. Les écoles privées, dit-il, cherchent à s’établir là où la demande est suffisamment élevée pour garantir leur viabilité économique.
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Un avis partagé par ce directeur d’un groupe scolaire privé: «La décision de s’implanter sur cet axe est dictée par des analyses de marché qui confirment la viabilité économique due à une demande élevée en éducation privée». Il a ajouté que la métropole est la plus grande ville du Maroc et un centre économique majeur. La densité de population élevée crée une forte demande pour les services éducatifs, notamment privés, ce qui attire, par conséquent, les investissements dans ce secteur.
«Les autres villes sur cet axe suivent, elles aussi, une trajectoire similaire. La croissance de ces zones et l’amélioration de leurs infrastructures attirent de plus en plus de résidents et d’entreprises, stimulant parallèlement la demande pour des services éducatifs privés. On peut également relever que ces localités se caractérisent par un niveau de revenu, plus ou moins, bien élevé comparé à d’autres régions du pays. Les familles ayant un pouvoir d’achat supérieur sont plus susceptibles de rechercher des options d’éducation privée, perçues comme offrant une meilleure qualité d’enseignement ou des programmes spéciaux (comme le bilinguisme ou les programmes internationaux)», a fait observer notre interlocuteur.
Pourquoi faut-il miser sur un modèle de PPP innovant?
Comment donc stimuler l’expansion géographique de ces établissements scolaires? Selon ce directeur, «des incitations financières, incluant des subventions de terrain et des exemptions fiscales, sont essentielles pour atténuer les risques associés à ces investissements et les coûts de démarrage».
C’est ce qu’a suggéré, par ailleurs, Kamal Daissaoui, qui a souligné que «pour attirer les investisseurs vers d’autres régions, il est crucial de proposer des incitations attrayantes, en particulier concernant le foncier. Il est également nécessaire de mettre en place un cadre incitatif, notamment fiscal, et d’introduire des mécanismes, comme le chèque éducation, pour stimuler l’investissement dans ces zones. D’où le besoin d’une coopération continue entre tous les acteurs concernés, dans le cadre d’un partenariat public privé (PPP) innovant, appuyée par des politiques favorables et des mécanismes de financement adaptés».